Jean-Philippe Goude – De Anima

De Anima
Jean-Philippe Goude
1992/2010
Ici d’Ailleurs (réédition)

JPGoude

Né dans une famille musicale (sa mère est violoniste, son père est mélomane et pianiste amateur), Jean-Philippe Goude se met au piano à l’âge de dix ans avant de délaisser cet instrument deux années plus tard au profit de cours plus généralistes au conservatoire de Pantin. Il entreprend par la suite des études de musicologie à l’Université de Paris VII avant de rejoindre la nébuleuse Magma où il se frotte aux premiers claviers analogiques. Il se lance ensuite dans le rock progressif avec les groupes Madame Bertrand (auteur d’un unique album, « Jeunes Années », en 1975) et Weidorje (le combo de Bernard Paganotti où il tient les synthés et compose de 1976 à 1979). Changement de cap à partir de 1979 puisque Jean-Philippe s’oriente alors vers les arrangements et la composition. Il travaillera ainsi avec la formation Odeurs de 1979 à 1983 et surtout avec Renaud sur les opus « Marche A L’ombre », « Le Retour de Gérard Lambert », « Morgane De Toi » et « Mistral Gagnant » (on lui doit le thème de la célèbre et émouvante chanson éponyme).

Au niveau solo, après un premier opus assez honorable (« Drones », publié en 1979 puis réédité par Musea à la fin des nineties), sa carrière décolle réellement avec le splendide « De Anima » en 1992. Sur ce disque admirable, Jean-Philippe Goude privilégie la clarté expressive néo-classique aux épanchements rock et s’inscrit dans la lignée d’un certain minimalisme américain à la Garrett List (le lancinant « Pendule », où l’instant le plus serein est marqué par une ombre). Composant pour un piano en état d’apesanteur (« Elégie »), mais aussi pour les bois (« Petite Ouverture ») comme pour les cordes (le morceau « Caractères/Pavane », bande originale de la défunte émission littéraire du même nom), notre talentueux bonhomme se fend de quinze morceaux aux arrangements époustouflants.

Ce sont toutefois ses œuvres vocales qui suscitent au premier chef l’enthousiasme. « Salve Regina » ou « Libera Me », merveilleusement servies par le fabuleux contralto Gerard Lesne,  évoquent ainsi le meilleur Arvo Pärt. Au final, on tient là grâce aux bons soins du label Ici D’ailleurs la réédition d’une œuvre magistrale nourrie d’émotion et de tendresse. Superbe !

Bertrand Pourcheron (9/10)

http://jphgoude.free.fr/

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