Isos – Loving On Stanby

Loving On Standby
Isos
2014
Autoproduction

Isos – Loving On Stanby

S’il est un artiste qui symbolise à merveille le renouveau, après de longues années de vaches maigres, de la scène progressive canadienne, c’est bel et bien le talentueux multi-instrumentiste Vincent Lebœuf Gadreau (qui officie ici à la fois à la six-cordes, aux claviers, aux samples et au chant). Guitariste et choriste au sein du prometteur combo Inner Odyssey’s, Vincent s’offre avec Isos une parenthèse en solo fort réussie. Epaulé par une poignée de musiciens de session (comme l’excellent batteur et percussionniste Etienne Doyon, le pianiste virtuose Matthieu Chamberland ou encore la belle Dominique Plante au Fender Rhodes et aux cordes), le petit père Gadreau possède à l’évidence, en dépit de quelques défauts mineurs imputables à la jeunesse, la fougue et le lyrisme qui constituent l’apanage des meilleurs. Dès la longue suite éponyme, scindée en deux parties et qui ouvre en fanfare les hostilités, l’enthousiasme de la formation fait véritablement plaisir à voir et surtout à entendre. Avec « Loving On Standby », le groupe nous a en effet concocté une œuvre riche, contrastée et habitée. Le travail vocal de l’ami Vincent s’avère à cet effet remarquable. Son timbre anglais suave et chaleureux traduit à merveille les émotions épidermiques dépeintes par une large palette de textes extrêmement émouvants, souvent romantiques et évanescents. Musicalement parlant, le combo se fait le chantre d’un symphonisme évanescent (« A Flicker Of Hope », « Leave My Mind », « The Last Words ») qui ravira les fans d’artistes aussi divers qu’Harmonium, le Pink Floyd de l’époque David Gilmour, Steven Wilson en solo ou encore Mariusz Duda. Propulsés par une rythmique subtile et aérienne, les musiciens rivalisent d’inspiration. A côté de la longue pièce d’ouverture, complexe et ambitieuse à souhait, la formation sait aussi construire des morceaux plus directs qui savent être efficaces sans jamais tomber dans la vulgarité (« Number Two », « Relapse ») et qui évoquent tour à tour le Opeth de « Damnation » et le Riverside de « Shrine Of New Generation Slaves ». Ces titres calibrés devraient, croisons les doigts, permettre au gang canadien d’accéder à une assez large reconnaissance locale, pour peu que les bastions des médias officiels ne s’avèrent pas inexpugnables. Isos pourrait alors peut-être éclairer de sa flamme mélodique plus d’un amateur de rock progressif fouillé et mélancolique. Ce ne serait après tout que justice tant ce CD s’avère superbement inspiré.

Bertrand Pourcheron (8/10)

http://www.innerodyssey.com/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.