In Volt – In Volt

In Volt
In Volt
2012
Quart de Lune

In Volt

Avis aux amateurs de blues rock et de classic rock aux parfums 70’s, In Volt est une sacrée référence en la matière, le genre de truc qui risque à coup sûr de vous électrifier au sens littéral du terme ! Si, culturellement parlant, le groupe baigne plus que plein pot dans la matrice anglo-saxonne, il est pourtant bien gaulois de nationalité, basé dans la région sud de Paris. In Volt (baptisé ainsi en clin d’œil au fameux « High Voltage » d’AC/DC) fait son apparition sur la scène rock hexagonale en 2007, sous l’impulsion du guitariste chanteur Jérôme « Rony » Gauthier et de ses acolytes Jean-François « Jeff » Parnissier à la batterie et Sylvain d’Almeida à la basse. Le power trio ainsi formé se rôde et se produit dès lors un peu partout en France, avec un répertoire constitué des premières compos personnelles signées Jérôme et de bon nombre de reprises qui envoient du lourd au public. Un premier CD parait au début de l’année 2010, sous l’appellation « In Volt & Friends ». Dans la foulée, le combo intègre dans ses rangs Antoine « Enton » Gauthier, un chanteur à la voix de circonstance et à la personnalité exubérante, qui n’est autre que le frère cadet de Jérôme. Avec l’arrivée de l’inénarrable Enton, la formation se dote d’un fontman charismatique, accroc aux piles Duracell, qui deviendra vite un atout considérable pour In Volt en studio, mais surtout sur les planches, terrain de prédilection de notre sur-vitaminé vocaliste.

L’album éponyme qui nous intéresse ici voit le jour en 2012, et il met parfaitement en évidence le style et la démarche du groupe alors en pleine possession de ses moyens. L’ouvrage aligne en effet douze compositions directes et redoutables d’efficacité, dans la plus pure tradition rock blues énergisante, et teintées d’influences AC/DC, Led Zeppelin, Rory Gallagher, Stevie Ray Vaughan ou encore The Black Crowes pour ne citer que les plus évidentes. Surtout point d’élans lyriques ou littéraires ici : In Volt retrouve l’essence primale brute de décoffrage du rock’n roll avec des compositions qui pulsent et des textes surtout centrés sur les femmes, l’alcool et les rixes viriles, plongeant ainsi l’auditeur dans une sorte de road movie caniculaire et musical. Dès les riffs introductifs de « I Got Nothing » à la rythmique lourde à souhait, nous voilà arrivés sans transition au Titty Twister, le bar de routiers du très agité « Une Nuit en Enfer », film culte du duo Tarantino/Rodriguez. Je vous laisse deviner l’ambiance « muy caliente » !

La bière et les décibels coulent à flot durant les 43 minutes de ce « In Volt » assez jubilatoire, et le calme ne vient qu’à de rares occasions. C’est le cas sur « House Of Silence » (une ballade qui flirte étrangement avec l’atmosphère de « The Kingdom » signée Jeff Martin, monstre sacré du groupe canadien The Tea Party) ou encore avec le bien nommé « Save My Soul », chanson qui fait un peu penser à la prestation inattendue de Jack Black durant le final d' »High Fidelity », long métrage indispensable pour tout amateur de rock et de pop-culture qui se respecte. Pour le reste, c’est un festival de groove en acier trempé sur « With My Hands » (les fans de la bande des frères Young seront aux anges.. déchus !), quelques moments de pur blues à l’américaine (l’excellent « Maybe ») ou des déflagrations à la Led Zep (le pêchu et virevoltant « Hidden Track »).

Avec « In Volt », les « genius brothers » et leur deux complices (qui forment vraiment une section rythmique d’enfer – écoutez donc comment ça joue précis et incisif sur « Today » !) réalisent un quasi sans-faute pétaradant qui vous rend vite addictif et qui enivre un peu comme une bonne cuite sans effets secondaires. Signalons enfin la participation de Laurian Daire aux claviers sur « House Of Silence » et « Shoot Gun Blues », avec ces sonorités d’orgue Hammond bien à propos qui renforcent encore un peu plus l’esprit seventies de cette jolie galette décidément pleine de charmes.

Instrumentistes au top, chanteur qui ne manque ni de coffre ni de nuance vu le propos, compositions inspirées et production à la hauteur : tels sont les atouts de ce disque dont on attend avec une certaine impatience le successeur (« Big Fire ») pour le mois d’octobre ! Et ne manquez surtout pas une prestation d’In Volt si la formation passe près de chez vous. Car s’il y a un domaine dans lequel celle-ci excelle et dépote sévère, c’est bien celui du « plug and play » en direct live avec les fans !

Philippe Vallin (8/10)

http://www.involt.fr/

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