Homunculus Res – Come Si Diventa Ciò Che Si Era

Come Si Diventa Ciò Che Si Era
Homunculus Res
AltrOck Productions
2015

Homunculus Res – Come Si Diventa Ciò Che Si Era

Homunculus Res Come Si

Amateurs de canterbury, ouvrez grand vos esgourdes, voici les Siciliens de Homunculus Res et leur deuxième album sorti en novembre 2015 sur l’excellent label AltrOck. Le roi Homunculus tient son patronyme en référence au personnage de la série des films muets allemands de Otto Rippert réalisés en 1916 (dont les images servent de fond au teaser de l’album). Homunculus, sorte de Frankenstein qui ne dit pas son nom, nourri à la haine, devient un dictateur qui vise à tout détruire sur terre… Et comme le titre de l’album – en français « Comment on devient ce que l’on est » – n’est rien d’autre que le sous-titre du Ecce Homo de Friedrich Nietzsche, le décor est planté d’une inquiétante étrangeté freudienne et d’un groupe qui aime à manier les références et les ambiguïtés, mais non sans humour et jovialité. Et nos Palermitains ne sont en effet guère avares de clins d’œil musicaux, littéraires et cinématographiques…

Come Si Diventa Ciò Che Si Era part un peu dans tous les sens, alternant des pièces typiques du style canterbury, des morceaux plus pops et des chansons proches des variétés italiennes (sans la gomina ou les chaussures Stefano Bremer…). Le tout est néanmoins savamment dosé et s’écoute comme on savoure un Nero D’Avola tout en dégustant des pasta alla Norma ! Le style seventies est à l’honneur avec l’utilisation de claviers d’époque, des constructions mélodiques typiques, des cuivres, des parties chantées à deux ou trois voix, des bidouillages de bandes plutôt bien pensés, etc., quand tous ces styles ne sont pas mélangés comme sur « Vesica Piscis » et son passage à la Steve Hillage. Sans sombrer dans la démonstration affligeante et rébarbative, les musiciens de Homunculus Res font preuve d’une belle maîtrise technique pour délivrer des pièces de longueur variable (quatorze en tout dont bon nombre font moins de deux minutes) tout en subtilité et audible plaisir dans l’expression artistique.

Homunculus-Res_Band

Du coup, les fondus de prog et de canterbury seront ravis par des titres comme « Ospedale Civico » et ses 17:52, « Ottaedro » et son passage yessien ou « Opodeldoc », les connaisseurs de jazz-rock apprécieront les instrumentaux comme « Operazione Simpatia » ou « Schermaglie », les fans de pop doucereuse et swinguante se réjouiront avec « Dogface » ou « Paum » et les amateurs de canzoni italiane apprécieront tout particulièrement « La Felicita ». Et tout le monde, quel que soit son style de prédilection, se surprendra à écouter cet album en souriant et en se laissant aller à une douce allégresse.

Je suis en général plutôt réservé par rapport à la musique italienne, la barrière de la langue y faisant pour beaucoup. Mais outre des raisons personnelles, je crois qu’il serait plus que temps que j’apprenne la langue de Dante, d’Ettore Scola et d’Isabella Rossellini. Et il est clair que Come Si Diventa Ciò Che Si Era et Homunculus Res sont d’autres stimulateurs de cette envie.

Henri Vaugrand

https://www.facebook.com/HomunculusRes/

https://homunculusres.bandcamp.com/

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