Headspace – All That You Fear Is Gone

All That You Fear Is Gone
Headspace
Inside Out Music
2016

Headspace – All That You Fear Is Gone

Headspace All That You Fear Is Gone

Diantre, un nouveau Headspace ! Mon sang ne fait qu’un tour et je me précipite afin de m’assurer que c’est bien moi qui en ferait la chronique ! Il faut bien dire, mon bon monsieur, qu’après le premier album, I Am Anonymous, sorti en 2012 (après l’EP I Am de 2007), j’attendais avidement et évidemment un nouvel opus. Force est de constater, ma bonne dame, qu’avec l’emploi du temps et les occupations des membres du groupe, c’est déjà miracle qu’ils aient mis si peu de temps à sortir une nouvelle pépite. Car, il faut bien l’admettre, All That You Fear Is Gone a ravi le Henri fan de prog que je suis ! Au-delà des considérations et de la question dérisoire sur le fait de savoir si Headspace est un super-groupe ou non, il s’agira plutôt ici de considérer que Headspace est un groupe super, un groupe, un vrai…

Ceci étant dit, il faut bien parler du pedigree des messieurs. Imaginez : outre le chanteur Damian Wilson, connu pour ses participations aux projets Ayreon et Star One, avoir été membres des groupes Landmarq et Threshold, et sorti pléthore de disques solos ou de participations, on trouve là Adam Wakeman, claviériste et fils de Rick, auteur de plusieurs albums avec papa, et ci-devant membre du groupe de Ozzy Osbourne, sans compter sa participation à Black Sabbath, mais encore Lee Pomeroy, le génial bassiste gaucher (c’est génial un bassiste gaucher, non ?), ex-Archive et désormais membre de It Bites et This Oceanic Feeling – mais encore bassiste de scène pour Steve Hackett lui-même –, le guitariste Pete Rinaldi (Anchorhead, Hot Leg) – et on va en parler encore longtemps de ce gratteux –, et un nouveau batteur, Adam Falkner (musicien de studio réputé, ayant joué avec Dido, Amy Macdonald, One Eskimo, Babyshambles, Strawbs…). C’est bon, la cour est pleine, on va pouvoir parler de l’album.

Headspace

Là où tout le monde pouvait attendre Headspace dans un registre métal progressif à la Dream Theater, le groupe, sans renier son côté métalleux s’ouvre à d’autres horizons. On trouve dans All That You Fear Is Gone du bien gras – « Kill You With Kindness » ou « Semaphore » par exemple –, du doux – les courts « The Element » et « The Death Bell » ou le magnifique morceau-titre et sa guitare espagnole –, du yessien musclé (« Your Life Will Change ») ou non (« Borders And Days »), du western AOR zeppelinien (« Polluted Alcohol »)… Et puis, il y a les deux longues pièces : « The Science Within Us » (voir ci-dessous) et « Secular Souls ». Cette dernière, qui ferme l’album, contient tous les ingrédients du métal très progressif, jouxtant les plus belles pièces d’un Dream Theater (mais ça, ça commence à remonter…) ou d’un Karmakanic (et j’adore le groupe de Jonas Reingold). Quant à la première, regardez et écoutez la vidéo, vous comprendrez sans que je doive vous expliquer. Ajoutez à cela des textes s’intéressant à l’influence du monde (gouvernements, religions, business…) ou d’un groupe (Headspace entre autres) sur les individus qui le composent et vous aurez l’archétype de ce qui peut se faire de mieux en progressif, n’en déplaise aux atrabilaires du style (et j’en connais).

Headspace, au travers de ce All That You Fear Is Gone réalise peut-être ce que ferait un Yes si ses membres étaient un peu plus jeunes et dopés aux amphétamines. Si la voix de Damian Wilson est, comme toujours, magnifique, Headspace sonne comme un groupe où la qualité des compositions prime sur la technicité – celle-ci est bien présente, mais on finit presque par l’oublier pour se perdre dans la globalité de la musique –, où la qualité individuelle des musiciens – et à ce titre, les performances de Pete Rinaldi sont, par exemple, incommensurables, mais les autres ne sont pas en reste – s’efface devant l’unité du groupe.

Alors, oubliez vos peurs et précipitez vous sur ce joyau, qui plus est présenté dans un splendide écrin, au risque de manquer un des albums de l’année du genre. Rien de moins !

Henri Vaugrand

Coup de Coeur C&Osmall

http://www.headspaceonline.com/

Un commentaire

  • Dany Larrivée

    Dommage pour les passages un peu trop aigus niveau vocal, car pour le reste, il y a une belle énergie dans tout ça… et l’instrumentation est très intéressante. Lucas qui affirme que le prog a du plomb dans l’aile, sera peut-être intrigué par ceci, car ça sent le sang neuf malgré une nomenclature à la fois prog rétro (par moment avec ses claviers à l’ancienne) et la guitare et le double bass-drum plus actuels. Un joyeux compromis qui rompt le cercle vicieux que quelques-uns d’entre nous maudissent…

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