Hangman’s Chair/Greenmachine – Split CD

Split CD
Hangman's Chair / Greenmachine – Split
MusicFearSatan
2017

Hangman's Chair - Greenmachine

Hangman’s Chair, visage de Paris, Fluctuat Nec Mergitur. On pourrait voir ça comme un scénario de James Ellroy chez Nestor Burma et sans Guy Marchand. Seringue, briquet et cuillère, héroïne et toison pubienne, bruit de fond et clignotements d’ampoule fatiguée. Une histoire basique, presque trop simple. Pas de mots, du partage dans un peu de crasse et pas mal d’amours mélangées. De la veine qui pète, s’en suivent perte, oubli, progression, gangrène, aggravation. Tu donnes un peu, tu prends beaucoup, et surtout, tu la fermes. De la rythmique doom à cette ballade cold-wave magnétique, sans omettre cette voix fondante causant humidification intensive alors qu’on retire négligemment une petite culotte en fibre synthétique, Hangman’s Chair se révèle d’autant plus lourd et triste.

Hangman's Chair - Band

Désolant comme une devanture rouillée, audacieux comme essayer de se piquer dans une veine impossible, inclassable comme un film érotico-mou de Jean Rollin. Une certaine force en l’espace de deux titres qui donneraient presque une saveur inédite aux néons irréversibles craspouilles de Pigalle. Hangman’s Chair, c’est une manière de se plonger, le temps d’un lap dance torride et burlesque, dans une salle de shoot de Gare du Nord, avec de la mélodie, de l’apesanteur, les épaules voûtées, un toucher rêche et aqueux entre les doigts.

 

Greenmachine, c’est le Japon. Autres mœurs, autres pratiques mais toujours la seringue comme vecteur aphrodisiaque de morbidité élevée en totem. Des vieux de la vieille, des oubliés presque (dernière apparition en 1999, absence de site web). Le shoot, ce n’est pas de l’extase, c’est la détérioration des tissus, les neurones qui se dissocient, les seins qui pendent, les jambes écartées dans un love hôtel miteux avant la saillie.

Greenmachine - Band

Greenmachine n’invente ni la poudre, ni l’eau chaude ou la capote au goût fraise, il repose sur des acquis sludge qui bavent en un long titre progressif découpé en plusieurs parties, de l’entrée à la sortie, du lit à la poubelle. C’est le sexe bondage maison et sans codes filmé au super 8. C’est long, granuleux, ça tente des poses mais ça hurle plus que ça susurre. Ça tape au lieu de caresser, ça sert au lieu de relâcher, sans surprise… Et de détendre la prise gesticulatoire du tentacule hentai pour se diriger vers la sortie. Fin de séance… peut mieux faire.

Jéré Mignon

https://hangmanschair.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/GREENMACHiNE.Hardcorerock/

[responsive_vid]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.