Frost* – Milliontown

Milliontown
Frost*
Inside Out Music
2006
Fred Natuzzi

Frost-Milliontown

Frost* est une création de Jem Godfrey, qui, jusque là, officiait dans l’ombre en produisant et en co-écrivant des tubes pop pour des gens comme Ronan Keating ou Atomic Kitten. L’homme connaît bien les rouages de la mélodie pop, mais en eu assez de composer des choses trop simples. Il décida alors de se replonger dans le progressif et écouta 40 albums contemporains. Courageux le gars ! Le principal défaut qu’il y trouva, c’est ce manque de renouveau, comme si la majorité des groupes voulait refaire ce qui avait déjà été fait dans les années 70. Un manque de modernité qu’il voulut combler, avec ces 6 compositions. Il faut dire que l’homme est doué. Virtuose des claviers, les morceaux fourmillent d’idées, chacun dans un style différent. « Hyperventilate » est un instrumental surprenant : l’intro est minimaliste puis éclate avec du gros son, ouvrant sur un univers qui d’emblée en impose. La progression du titre est impressionnante et les claviers fabuleux. « No Me No You » est tendance hard prog moderne avec un refrain très mélodique. L’influence de la pop se fait sentir et apporte une ouverture quasi inédite dans ce genre de morceau. Les vocaux de Godfrey sont bidouillés électroniquement mais cela ne gêne en rien l’appréciation des titres. « Snowman » est un morceau plus lent, tandis que « The Other Me » et son refrain entêtant, qui pourrait être repris par tout un public en concert, remet la machine en route. « Black Light machine » est un morceau de bravoure de 10 minutes, très agréable avec de belles guitares aériennes, des claviers virtuoses et un petit développement à la limite du funk ! Enfin, « Milliontown » et ses 26 minutes termine l’album en beauté. C’est un epic sidérant de virtuosité, on en reste sans voix. Aucun moment creux, la perfection, à ranger aux côtés des meilleurs epics de Spock’s Beard !

Tout au long de l’album, on pense à Kino, Arena, OSI, Liquid Tension Experiment, Jordan Rudess, et Spock’s Beard. Jem Godfrey a sans doute pioché à droite et à gauche quelques idées mais pour un premier album, c’est un exploit. Il n’a pas fait cela tout seul, bien sûr. Andy Edwards, nouveau batteur d’IQ et John Jowitt à la basse se chargent de la section rythmique, tandis que John Mitchell (Kino, Arena) se fait plaisir à la guitare. Tout ce beau monde a été contacté suite aux écoutes des albums de Kino et d’IQ. Mais la réelle star de ce projet, c’est bel et bien Jem Godfrey, tant la qualité des compositions impressionne et tant ses parties de pianos sont renversantes. Un des meilleurs disques de l’année 2006, à acheter les yeux fermés.

www.frostmusic.net

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