Foreign Fields – Anywhere But Where I Am

Anywhere But Where I Am
Foreign Fields
2012
Autoproduction

Foreign Fields – Anywhere But Where I Am

Ahhh, le Wisconsin en plein hiver ! Ses forêts, son climat rugueux, et ses musiciens dont l’inspiration transcende le folk. Après Bon Iver et sa fragilité brumeuse (Justin Vernon, son créateur, avait d’ailleurs composé son premier album seul dans une cabane dans le Wisconsin), Other Lives (originaire de l’Oklahoma) et ses voyages aux confins de la musique de film, de la folk et de la pop symphonique, voici venir Foreign Fields et ses lévitations entre ciel et terre, pure magie, délicatesse et volupté, beauté filante aux dessus des champs américains, convoquant à la fois le chant cristallin, le piano classique et les guitares acoustiques et électriques, avec une petite touche électronique pour un ensemble d’une fluidité parfaite, à la beauté évidente, éthérée et atmosphérique. Pour un premier album, on peut dire que c’est un coup de maître.

Ses deux fondateurs, Brian Holl et Eric Hillman ont transformé des bureaux abandonnés de leur ville natale, en studio d’enregistrement. Seul problème : pas de chauffage ! Les chansons témoignent de leur envie de partir, de s’évader ; le titre de l’album: « Anywhere But Where I Am » reflète bien leur état d’esprit d’alors. En plein milieu de l’enregistrement, ils décident tout simplement de tout quitter. Ils finiront l’album à Nashville, dans un climat plus propice. Il n’empêche, la mélancolie et la tristesse planent sur ces 13 morceaux éthérés, beaux comme un soleil couchant sur la plaine. Inspirés par Bon Iver, Björk, Steve Reich et Sigur Ros, le duo a façonné des morceaux surprenants et fascinants, hypnotiques et enthousiasmants.

« From The Lake To The Land » nous entraine dès les premières mesures hors de notre quotidien, dans un univers fluide, où l’on se laisse emporter et voyager comme une plume au vent. Ce folk aérien aux voix cristallines s’impose de suite comme une évidence. « Taller » semble plus classique mais il n’en est rien : on y trouve un peu d’électro entre la guitare acoustique et le piano, comme si Simon & Garfunkel commençaient leur carrière commune aujourd’hui ! « Mountaintop » nous replonge dans une folk atmosphérique grandiose, « Anywhere But Where I Am » est un très beau morceau au piano, « Where The Willow Tree Died » amène des cordes sur une mélodie mélancolique, « A Difficult Year » minimaliste, nous hypnotise et rappelle l’univers d’un Ben Christophers par exemple.

« So Many Foreign Homes » mélange l’électro et la folk vaporeuse avec bonheur, « Keep Us In Mind » hésite entre l’entrainant et le planant et finalement opte pour les deux ! Le petit chef d’œuvre « Names And Races », d’une beauté absolue, nous emmène vers des sommets émotionnels sublimes, « Pillars », calme post rock invite à la rêverie. « The River Kings » est l’autre chef d’œuvre de l’album : merveille à l’état pur, il rappelle un Sigur Ros poignant et inventif. « Perfect Home », nous ramène sur terre dans une chanson proche d’un Jeff Buckley, avant de clore en beauté avec « Fake Arms » qui lui pourrait être tiré du premier album des Anglais de Turin Brakes.

Ce premier album regorge de talent. D’abord la qualité des compositions et des arrangements est évidente, ensuite, les voix de Brian Holl et Eric Hillman se mêlent à merveille et sont toutes les deux chargées d’émotions. Ces gars-là savent créer une atmosphère, et l’heure d’écoute ne fait que de renforcer l’impression que Foreign Fields pourrait devenir très grand, dans un très proche avenir. Il ne leur reste plus qu’à trouver un label qui pourra les emmener très loin…

Fred Natuzzi (9/10)

Pour écouter et acheter l’album :

http://foreignfields.bandcamp.com/album/anywhere-but-where-i-am

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