Fish – Internal Exile

Internal Exile
Fish
1991
Polydor

Fish – Internal Exile

Une année à peine après le sublime « Vigil In A Wilderness of Mirrors », le poisson était attendu au tournant avec ce second album. A son écoute, on ne pouvait s’empêcher de penser que le géant écossais eût été bien mieux inspiré de se concentrer à son travail d’écriture plutôt que de gaspiller son temps et son talent à se répandre, à longueurs d’interviews, en propos polémiques envers les membres de son ex-groupe Marillion. « Internal Exile » apparaissait en effet comme une œuvre des plus moyennes, fade et assez peu inspirée. Quand il ne s’adonnait pas à des exercices stériles d’auto citation (les premières mesures de « Lucky », aux allures d’ersatz du « White Feather » de « Misplaced Childhood », ou « Dear Friend », qui démarrait façon « View From The Hill » avant d’évoquer sur le refrain « A Gentleman’s Excuse Me »), Fish semblait naviguer à vue entre du blues-rock sans relief (« Just Good Friends »), du sous Phil Collins (« Favourite Strangers » ou l’insipide « Something In The Air ») et des ritournelles folkloriques agréables mais sans intérêt majeur (« Internal Exile »).

Seuls trois titres surnageaient à grand peine au milieu de cet océan de médiocrité : « Credo » (pour son refrain accrocheur et son rythme endiablé), « Shadowplay » (pour sa splendide partie centrale aux effluves celtiques) et surtout « Tongues », le seul morceau au cours duquel la voix de Fish retrouvait enfin les intonations rageuses d’antan. Rien d’étonnant, de ce fait, à ce que les deux principaux sujets de satisfaction de cet album fussent d’ordre extra-musical. Les textes, tout d’abord, même s’ils se faisaient moins elliptiques que par le passé (mais il s’agissait là de la confirmation d’une tendance amorcée sur « Vigil In A Wilderness Of Mirrors ») restaient remarquablement bien écrits et dénotaient un génie poétique intact.

Quant à la pochette, signée comme à l’accoutumée Mark Wilkinson, elle faisait preuve d’une inspiration iconographique de très haute volée. Toujours est-il que cet « Internal Exile » n’était qu’un assez pâle reflet des énormes potentialités d’un Fish qui redressa vite la barre avec le très bon « Suits », publié en 1994.

Bertrand Pourcheron (6/10)

http://fish-thecompany.com/

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