Enchant – The Great Divide

The Great Divide
Enchant
2014
Inside Out

Enchant – The Great Divide

Incroyable mais vrai, « A Blueprint Of The World », premier album très remarqué d’Enchant et produit par le maître Steve Rothery, date de 1993. Avec ses influences Rushiennes, le combo américain nous délivrait un rock progressif très intelligent de haute volée, qui est resté dans l’histoire de ce courant musical. Nous faisions alors la connaissance d’un superbe vocaliste, en la personne de Ted Leonard, qui depuis s’est illustré dans de nombreux projets, et qui a quand même rejoint une pointure telle que Spock’s Beard, ce qui montre l’étendue de son talent. Au sein du gang, nous rencontrions également Doug Ott, le guitariste et fondateur d’Enchant, qui surprenait par sa dextérité et la qualité de ses solos, Ed Platt et ses superbes rythmiques de basse Yessiennes, et enfin Paul Craddick, très bon batteur qui quitta la formation en 2002. Puis suivirent « Wounded » en 1996, « Time Lost » en 1997 et « Break » en 1998, marquant une période faste et riche en très bons titres. La qualité était maintenue avec « Juggling 9 Or Dropping 10 » en 2000 et « Blink Of An Eye » en 2002. Seul « Tug Of War » en 2003 commençait à donner des signes de faiblesses. Peut-être était-ce là un présage, puisqu’après le live paru l’année suivante, plus aucune nouvelle de Enchant ne nous arrivait jusqu’en 2012, où des rumeurs de nouvel effort émergeaient ici où là. Et enfin, 10 ans plus tard, nous voici donc avec « The Great Divide », qui reprend l’histoire du groupe là où elle s’était arrêtée. La voix de Ted Leonard a muri, mais pour autant, elle s’aventure toujours dans les aigües. La musique, elle, reste fidèle au progressif que les américains ont forgé : dynamique, rythmé, bien exécuté, mais …

Enchant Band

« Circles » ouvre le bal avec une intro plutôt banale, couplet refrain, avant que la partie instrumentale n’emporte l’adhésion avec une batterie tenue par Sean Flanegan qui ne fait pas que de la figuration et qui se révèle impressionnante, des claviers virevoltants, une basse grondante, et surtout, un travail très efficace sur les guitares, excellentes. « Within An Inch » est très maîtrisée, avec ses rebondissements typiques d’Enchant. Ici c’est du tout bon et Ted Leonard rejoint les tonalités perchées qui avaient fait sa réputation. Si l’on ajoute un petit passage jazzy surprise, le morceau prend un cachet inattendu. La suite est bien en-dessous… « The Great Divide » possède des riffs sympas, Steve Rothery et Yes viennent à l’esprit (normal, Doug Ott a écrit le thème principal quand il avait 17 ans !); cependant, le morceau traîne de trop et l’ensemble ne décolle malheureusement jamais.

Déception aussi pour « All Mixed Up » qui se place dans un métal mélodique, bien mené mais sans réel éclat. « Transparent Man » ne vaut que pour sa guitare Rotherienne, toujours sublime, alors que l’ensemble pêche par vouloir bombarder son métal sans finesse. Un peu plus d’émotion aurait été la bienvenue. « Life In A Shadow » reste dans la même lignée, sympathique, sans plus. « Deserve To Feel » se rapproche de la pop progressive, mais sans imagination, et il faut bien le reconnaître, on s’ennuie un peu. Seules la guitare et les parties instrumentales retiennent l’attention, comme d’habitude, et ce n’est pas la faute de Ted Leonard qui fait ce qu’il peut pour varier son chant et surnager dans des compositions où ce sont plutôt les parties progressives qui priment.

Enfin, « Here And Now » remonte le niveau : un titre différent dans sa couleur musicale, rappelant les débuts du groupe, avec un prog efficace, tant sur la voix que sur les mélodies et les passages instrumentaux. Enchant comme on aurait aimé les avoir sur tout le disque. Il y a de bonnes idées tout du long, les musiciens n’ont rien perdu de leur virtuosité. Cependant, ce nouvel album de Enchant parait bien fade en comparaison de leurs précédents opus. La magie n’opère pas et peu de morceaux ne tiennent vraiment la comparaison avec les fastes d’antan.

Il n’empêche que, malgré la déception et les grandes réserves évoquées, « The Great Divide » s’écoute bien, de par son efficacité, et le capital sympathie du groupe resté intact. L’avenir nous dira si Enchant a encore des surprises à revendre.

Fred Natuzzi (7/10)

http://www.enchantband.com/

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5 commentaires

  • Ce groupe n’a jamais atteint la notoriété qu’il aurait mérité .. dommage, Enchant est un vrai bon groupe de métal-prog très mélodic .. j’avais découvert ce groupe (encore grâce a Rockstyle) avec leur premier album de 1995 « A Blueprint of thé World »

  • Bertrand

    Salut metalkiler,
    Ici Bertrand Pourcheron : j’ai eu la chance de faire partie de la formidable aventure Rockstyle et j’ai craqyé sur « A Blue Print Of The Worl ». Le nouvel album, hélas, m’enhant (ok, je sors lol) moins.
    Bertrand
    xx

  • Philippe Vallin

    Moi je l’aime bien ce nouvel album. Les mélodies accrochent, les compos tiennent la route. Le groupe n’innove pas mais pond là un disque tout à fait honorable. 7,5/10 pour ma part.

  • That’s a knowing answer to a diflciuft question

  • Jean michel

    Acquis récemment , je le trouve assez réussi ce nouvel album , mais il faut plusieurs écoutes pour en apprécier toutes ces compositions .

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