Days Between Stations – In Extremis

In Extremis
Days Between Stations
2013
Bright Orange Records

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Après la sortie, en 2007, d’un premier opus éponyme riche en promesses, le duo américain Oscar Fuentes Bills et Sepand Samzadeh (co-auteur, par ailleurs, du morceau « Saturday » sur l’album « 12 Stories Down » de The Pineaple Thief dès 2004) nous assène aujourd’hui, avec « In Extremis », la quintessence de son art. Cet album de la consécration coproduit par Billy Sherwood, par ailleurs crédité au chant et à la batterie, réunit une sacrée brochette de musiciens invités. Citons entre autres, pour mémoire, Tony Levin à la basse, le défunt Peter Banks à la guitare (sur deux morceaux), Rick Wakeman aux claviers (sur un titre), un quatuor à cordes (The Babershop Quartet) et une section de chœurs (Chris Tedesco & The Angel City Orchestra), sans oublier d’autres surprises de taille ! « In Extremis » fusionne, dans une synthèse quasi parfaite, l’énergie du néo-prog et le raffinement mélodique du rock symphonique le plus subtil (le magnifique morceau d’ouverture « No Cause For Alarm (Overture) ». Le miracle de ce CD tient au fait qu’il semble l’œuvre d’un combo en état de grâce, porté par une inspiration mélodique sans faille et par une vision musicale et un concept fascinants.

Days Between Stations se lâche complètement et sa musique ne subit aucune forme de contrainte formelle. La formation excelle ainsi dans le format épique et ses huit compositions servent d’écrin à un foisonnement mélodique dense et intense qui nous entraine dans un labyrinthe de sensations et d’émotions fortes (le superbe « Visionary »). Mieux-même : il arrive que le groupe se laisse aller à une sorte de folie contrôlée (« In Utero », magnifié par une trompette majestueuse). Sa musique explose en fait dans tous les sens : soli ciselés, séquences mélancoliques de six-cordes évoquant l’immense Andy Latimer de Camel (« Blackfoot »), envolées majestueuses de synthés (le père Wakeman fait très fort sur « Eggshel Man ») et montées en puissance rageuses.

Mais il n’y a là rien de convenu ou de prévisible. Days Between Stations nous entraîne en effet de surprises en surprises par le biais de séquences mélodiques extrêmement fortes, desquelles se dégage beaucoup de feeling (« The Man Who Died Two Times »). « In Extremis » est un concept brillant qui s’organise peu à peu au fil des morceaux qui s’enchainent et apportent chacun une pièce à un puzzle dont la clef se trouve dans le majestueux dernier titre éponyme.

Bref, on tient là du très lourd avec, en prime, une pochette signée Paul Whitehead (le célèbre géniteur des front covers des premières œuvres de Genesis). Au final, voici une magnifique surprise qui, grâce à son brassage culturel de tous les instants, se situe très notamment au-dessus de la mêlée progressive habituelle. Magistral !

Bertrand Pourcheron (8,5/10)

http://daysbetweenstations.com/

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