David Sylvian – Dead Bees On A Cake

Dead Bees On A Cake
David Sylvian
1999
Virgin
David Sylvian – Dead Bees On A Cake
Cet album de David Sylvian est porteur d’une pop atmosphérique inclassable et hors-mode, à l’instar des oeuvres en solitaire du Mark Hollis de Talk-Talk. Si « Dead Bees On A Cake » est un véritable bric à brac musical faisant presque figure de catalogue (tous les aspects de l’univers Sylvian y sont représentés), rien à jeter cependant ici. L’album s’ouvre sur les 9 minutes du répétitif et langoureux « I Surrender », soutenu par des arrangements de cordes classiques signés Ryuichi Sakamoto, l’auteur des B.O de « Furyo » et « The Last Emperor ». La voix chaude au timbre unique du chanteur vous prend aux tripes d’entrée de jeu, soutenue par la magnifique trompette de Kenny Weeler, qui se partage les lignes mélodiques avec le chant. Autre perle, le fameux « Midnight Sun », un pur blues mélancolique à souhait qui contient entre-autre des extraits samplés du « I’m Wanderin » de John Lee Hooker, une bien agréable surprise ! Autre morceau, autre climax, que dire des 8 minutes de ce « Krishna Blue » aux résonances indiennes totalement oniriques, sur fond de tablas et percussions signées Talvin Singh, artiste de nationalité anglaise, proche du registre « world » de Bill Laswell. « All Of My Mothers Names » explore quant à lui d’autres horizons, avec ses guitares jazzy torturées sur fond de musique planante, proche des expérimentations d’un autre trifouilleur de son, le guitariste avant-gardiste David Torn. Quelques nappes de synthé venues d’ailleurs, quelques lignes de guitare perdues à l’horizon, le son mystique du doudouk (heaubois arménien) et le disque s’achève dans un moment d’ultime pureté dont seuls quelques rares magiciens ont le secret. Cette conclusion m’évoque les meilleurs moments du génial « Gone To Earth », album emblématique de David Sylvian à emmener sur une île déserte. Voilà quelques morceaux choisis de ce merveilleux disque de David Sylvian dont l’intégrité artistique n’a jamais eue à être remise en cause à ce jour. En effet, depuis le début de sa longue carrière solo, on a vu le musicien céder à la facilité ou se compromettre dans une quelconque déviance commerciale. Un artiste rare au service d’une musique rare, et encore un album totalement indispensable.

 

Philippe Vallin (10/10)

 http://www.davidsylvian.com/

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