Cosmos – Mind games

Mind Games
Cosmos
2012
JFK

Cosmos – Mind games

Cosmos est un groupe de néo-progressif helvétique fondé en 1990 à l’initiative du batteur Reto Iseli, du bassiste Heijo Garnn et du guitariste Olivier Maier. A cette époque, la formation est encore baptisée « Glacier Eagle », mais le trio optera rapidement pour Cosmos, un patronyme plus adapté à leur style musical planant et à leur influence plus que majeure, à savoir Pink Floyd. Le combo publie son premier album en 1994 avec pas moins de six membres additionnels, configuration qui lui permet de tourner dans son pays d’origine, en ajoutant à son set quelques grands classiques de Pink Floyd, à la manière d’un excellent tribute-band. En 1998, Cosmos splitte pour cause de tensions internes, mais se reformera cinq années plus tard, avec le trio d’origine complété par Daniel Eggenberger aux claviers et Silvia Thierstein au chant. C’est sous cette formule que le groupe réalise et édite son second disque, « Sky Garden », très marqué par cette patte indélébile et si spécifique de « The Dark Side Of The Moon », « Wish You Were Here » et « The Wall ». Et le line-up en place s’avère idéal pour en reprendre tous les ingrédients, avec la meilleure alchimie qui soit : le timbre de voix d’Olivier Maier qui se rapproche étonnamment de celui de David Gilmour (comme c’est aussi le cas pour Yogi Lang, le leader des allemands d’RPWL), une guitare mélodique et bluesy, les sons de claviers très typés Richard Wright, un chœur de toute beauté à la fois masculin et féminin, et donc Floydien à souhait, des effets d’échos parsemés ici et là, etc.

« Mind Games » s’inscrit dans la droite continuité de l’œuvre et de la démarche de Cosmos, à savoir un album qui délivre au fil de ses dix compositions une musique réalisée certes avec goût et avec soin , mais où plane en permanence l’âme du grand Pink Floyd. On adhère pleinement à la démarche ou c’est l’allergie assurée !  Dès « Contact », le titre d’ouverture, on se croirait presque immergé dans une partie restée inédite de « Shine On You Crazy Diamond », notamment avec les nappes et les sonorités employées par le claviériste, qui pompe littéralement (mais avec talent) toute la palette sonore de Rick Wright, sans oublier les guitares, jouées à la manière de qui vous savez. « Lost Years » nous renvoit pour les même raisons au fameux « Animals », idem pour « Paranoia » qui reprend quasiment note pour note l’inoubliable refrain de « Us & Them », sans oublier le très bon « Sequences », titre de conclusion qui se la joue tel un hybride rythmique assez jouissif entre « One Of This Days » et « Run Like Hell », à grand renfort de sonorités space-rock qui ne sont pas sans évoquer le Eloy de l’époque dorée allant de « Dawn » (1976) à « Time To Turn » (1981). Eloy, lui-même possédé par l’empreinte du Floyd depuis le début de sa carrière (mais à la personnalité bien plus affirmée que celle de Cosmos), semble d’ailleurs être une autre influence majeure de la formation suisse, en témoigne l’instrumental  « There Are Million Reasons To Carry On », presque tout droit sorti d’un des meilleurs disques de la bande à Franck Bornemann.

Cosmos arrive cependant à (très relativement !) se détacher de temps à autre de son illustre modèle, avec des titres plus modernes et ramassés, tel que l’entrainant « Hollow Man », ou le swinguant « No Point Of Living », riche en rebondissements parfois surprenants, mais sans jamais renier les envolées lyriques à la stratocaster.  Bref, si c’est l’originalité que vous recherchez à tout prix dans la découverte d’un groupe, vous pouvez passer votre chemin illico. Mais si en revanche, si vous vous sentez cruellement en manque d’un nouveau Pink Floyd, sachant d’autant plus que celui-ci ne se reformera plus jamais (de source officielle), alors vous saurez peut-être apprécier le joli travail de Cosmos, qui produit avec « Mind Games » son meilleur disque, le plus abouti en terme d’arrangements, d’ambiances et de mélodies. A ranger dignement auprès de « God Has Failed », premier opus d’RPWL, autre réussite du même genre.

Philippe Vallin (7/10)

 

http://www.cosmos-music.ch

2 commentaires

  • sylvain

    excellent

  • Geodutrentequatre

    Je viens de découvrir COSMOS grâce à DEEZER qui me l’a suggéré suite à l’écoute (assez fréquente) de RPWL, et j’ai honte, grand inconditionnel du FLOYD que je suis, d’être passé à côté de ce groupe et en particulier de ce monument qu’est « Mind Games ». L’article qui le présente relève et résume parfaitement les similitudes mais laisse bien entendre qu’elles sont nées de l’inspiration et de l’Amour total voué au floyd. J’ai senti à l’écoute, une volonté, une démarche obligatoire de faire perdurer la vie du Floyd avec en plus l’utilisation prodigieuse des technologies nouvelles qui amènent à cette précision dont tu parles. Et… Dieu que c’est beau! Et merci pour ta présentation qui m’a permis de comprendre comment et pourquoi il m’a été donné de vivre un instant musical d’une telle rareté et d’une telle beauté.
    Georges

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