Calexico – Algiers

Algiers
Calexico
2012
City Slang

Calexico – Algiers

A ne pas confondre : américain du sud des Etats-Unis et Sud-Américain, n’est ce pas? Mais dans ce cas-là, la confusion sera tolérée voir totalement approuvée. Calexico, groupe américain né au cœur des années 90 à Tucson en Arizona, peaufine son métissage de rock 50’s, 60’s et de country alternative, le tout mijoté par les couleurs chaudes de mariachi, nous offrant une belle traversée sur le Rio Grande, avec aux commandes depuis le début de l’aventure les fondateurs Joey Burns et John Convertino. Ce septième opus, reprenant le nom d’un quartier de la Nouvelle-Orléans où il a été enregistré, arrive à nous faire planer par ses ambiances faites de cuivres et de slide guitar ; si je puis me permettre, une sorte de « floydien » hispanique, faisant naître des morceaux mélancoliques pour certains ténébreux, et pour d’autres un beau couchant sur une plage d’argent.

Ce voyage débute donc à la New-Orleans sur une belle énergie pop, avec « Epic » et « Splitter », avant de faire une jolie halte à Cuba avec un des morceau maître, « Sinner Of The Sea », ayant comme panorama le Malecòn de La Havane, montrant ses premières variations et turbulences notamment pour le pont. « Fortune Teller » nous ballade gentiment de son air envoûtant, avant que l’on ne sombre dans un noir obscur et planant où l’atmosphère des trompettes de « Para » raisonneront pour tenter de nous éclairer au refrain, en vain… Arrive « Algiers », titre éponyme dénué de chant, seul morceau instrumental de l’album, se présentant tel un intermède pendant l’entracte, pour mieux entamer la deuxième moitié du voyage…

Calexico Band

Si « Maybe On Monday » se montre un peu plus dans une veine rock US 60’s, nous arrivons enfin au Mexique avec « Puerto » et « No Te Vayas », qui pour ce dernier sera entièrement chanté en espagnol, énergie latino-rock, Tequila, sombrero… Entre les deux il y a « Better And Better » qui s’affiche comme une parenthèse acoustique des plus simpliste, à l’inverse de « Hush », mieux construite, mielleuse et lénifiante.

Enfin, le voyage se termine, le crépuscule est bien là, sans trop savoir quand le jour prendra réellement fin, comme l’est chanté dans le titre final « The Vanishing Mind », avec comme coda un jeu de cordes final qui va en s’aggravant avant de rendre un dernier soupir.

Calexico nous offre peut être ici son œuvre la plus complète, ou en tous cas la mieux construite, avec une direction artistique riche d’influences éclectiques, tout en sachant manier la boussole et garder le Nord (ou le Sud !). Très bel album.

Olivier Dominici (8,5/10)

http://www.casadecalexico.com/

[responsive_vid]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.