Blackfield – IV

IV
Blackfield
2013
Kscope

Blackfield

Après l’annonce fracassante de Steven Wilson de ne plus participer à tous ses side projects, il n’y avait pas trop d’inquiétudes concernant l’avenir de Blackfield qui est le bébé d’Aviv Geffen. Les mélodies, les paroles étaient quasiment toutes signées par lui, pas de raison que le projet capote. D’ailleurs Steven Wilson a précisé qu’il apporterait son concours quand même, mais en invité seulement. Blackfield revient donc aujourd’hui avec un quatrième album, sobrement intitulé « IV ». 11 titres pour 32 minutes de musique, c’est peu, mais les opus précédents sont également assez courts. Cependant, à l’écoute des différentes chansons, on ne peut que crier au scandale, voire à l’arnaque. En effet, on a l’impression d’écouter des bouts d’idées, des semblants de chansons, et l’ensemble devient bâclé, et très inabouti. Alors bien sûr, les fans sont appâtés par ce qui est sorti sur Internet : 2 titres, les meilleurs, « Pills » et « Jupiter ». Que s’est-il passé ? Où est partie l’inspiration d’Aviv Geffen ? L’efficacité des mélodies de jadis se transforme en soupe à peine relevée. Les morceaux s’enchainent, et on arrive fin à la fin de l’album sans jamais avoir été épaté par quoi que ce soit. Même par les invités de marque qu’Aviv Geffen est allé chercher.

Pourtant, « Pills » est magnifique, dans la mouvance des précédentes réussites qui ont fait la renommée mélodique du groupe. Mais la suite est une catastrophe. « Springtime » tombe dans la pop bas de gamme, avec une rythmique nullissime et des cordes décorum. Même si les chœurs sont jolis, ça ne prend pas, le côté lumineux ne sied pas du tout à Blackfield. « XRay », chantée par Vincent Cavanagh d’ Anathema, est gentillet, avec sa mélodie vocale digne d’un enfant de chœur. Ennuyeux et niais. « Sense Of Insanity » est passe partout, un sous Coldplay, toujours avec des cordes peu inspirées.

Brett Anderson de Suede vient prêter sa voix sur « Firefly », à la mélodie typiquement Blackfieldienne, mais malheureusement, le manque d’approfondissement du titre explose cruellement dans son instrumentation. « The Only Fool Is Me » correspond très bien à Jonathan Donahue, chanteur de l’excellent groupe américain Mercury Rev (dont les albums se font rares) mais détonne sur un album de Blackfield. Moins de 2 minutes, mais l’incongruité de la chose interpelle. « Jupiter » chantée par Steven Wilson, pâti de cordes grandiloquentes, malgré une jolie mélodie. Et pourtant, le titre est un des plus intéressant, c’est dire ! « Kissed By The Devil » est plus dynamique, avec un feeling anglo saxon Beatlesque. Il sort du panier par ses mélodies vocales.

Enfin un morceau sympa. « Lost Souls » repart sur une instrumentation pop bas de gamme multi entendue, du sous Coldplay encore (et Coldplay est un très grand groupe pop, je tiens à le préciser !). « Faking » recycle pour arriver à quelque chose de correct, sans plus. Enfin « After The Rain » confirme en 1 minute et 26 secondes le manque de vision de cet album, qui, je l’espère, ne sera qu’une transition vers quelque chose de plus construit et de plus cohérent.

Cet opus est une amère déception. Pour les fans de la première heure, la pilule sera dure à avaler, et l’on souhaite qu’Aviv Geffen retrouve cette patte inimitable pour les mélodies envoûtantes et aériennes, mâtinées de tristesse et de mélancolie.

Fred Natuzzi (4/10)

http://www.kscopemusic.com

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