Barrakuda – Barrakuda
Barrakuda
Autoproduction
Groupe français se réclamant entre autres d’AC/DC et de Motörhead, Barrakuda, dont le nom ferait penser à un tribute band à Heart, livre un premier EP qui n’a en fait rien à envier à ses illustres modèles. Même si le groupe est très ancré dans le hard-rock anglo-saxon protestataire du tournant des années 80, il surprend néanmoins par l’usage du français dans les textes. Mais Trust ne nous avaient-ils pas déjà habitués à cracher leur venin dans la langue de Molière, se payant même le luxe d’être repris dans celle de Shakespeare par un groupe américain de premier plan ? Tapant du poing pour nous faire taper du pied, assénant des attaques de guitare saturée pour mieux s’attaquer aux travers de la société, criant leur haine pour souligner des injustices criantes, Barrakuda nous plonge dans un univers remarquable de sincérité et d’énergie. Autour d’un Luka s’égosillant à pleins poumons, les guitares veillent avant de s’enflammer. Côté rythmique, là où la violence est encore contenue (« Plus Rien à Perdre »), elle peut en revanche exploser en pleine face (« Fou Et Furieux »). En revanche, sur le plan des paroles, c’est à tout moment que le bûcher peut s’embraser. De la première pièce (« Autant tout faire sauter ») à la dernière (« j’l’ai [le canon de fusil] dans ma bouche »), ce sont en effet des êtres sur le fil du rasoir qui peuplent les contrées hostiles traversées par nos « Riders On The Storm ». S’évertuant à appliquer les bonnes vieilles recettes du hard-rock traditionnel, Barrakuda n’inventent certes pas la poudre, mais ils y mettent le feu avec incandescence, pour allumer nos esprits ardents.
Lucas Biela (9/10)
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