Avandra – Descender

Descender
Avandra
Blood Music / Hold Tight PR
2019
Rudzik

Avandra – Descender

Avandra Descender

Toujours à l’affût de zike en provenance de lieux plus exotiques les uns que les autres et, après avoir chroniqué Madagascar (The Dizzy Brains), la Hongrie (Dreamgrave), l’Ukraine (Roman Rouzine), le Chili (Aisles) etc. mon tour du monde aléatoire m’a cette fois emmené du côté de Porto Rico pour y découvrir le metal progressif d’Avandra. A la base, le projet de Christian Ayala Cruz, son leader, était personnel et devait se cantonner aux studios. Pourtant, après l’inattendu succès de Tymora, son premier album, notre « borincano » dut augmenter la voilure pour se produire en live et ensuite concevoir Descender sous les coups de boutoirs de l’ouragan Maria qui frappa ce « territoire non incorporé des États-Unis ».
Avandra signe ici un opus très mélodique largement dominé par la guitare, et même LES guitares, avec des parties de « twins » récurrentes bien saupoudrées sur toute cette galette tel le sucre glace sur une galette des rois comme celles « de ch’nord », ma région d’origine. Le climat généré fluctue entre une ambiance dramatique et des parties plus planantes. Ce sont souvent les claviers qui marquent ces transitions comme ce piano émaillant judicieusement « Beyond The Threshold: Part 2 – Helios Descends ». Mais revenons à la guitare qui, des riffs chaloupés de « Beyond The Threshold: Part 1 – Helios Awakens » à ceux bourrés d’effets de « Q.E. », fait un sans faute. Côté soli, on remarquera la participation très émouvante et mélodique de Richard Henshall (Haken) sur « The Narrowing Of Meaning » parmi d’autres guests, mais les prestations de Christian Ayala Cruz et de Luis Javier Rivera Guilbot n’ont pas à en rougir, éclipsant presque celle de Kevin Moore (ex Dream Theater, OSI) sur « Derelict Minds ».

Avandra Descender band 1
Côté chant, c’est moins charismatique du fait d’un phrasé généralement alangui lorgnant parfois du côté de James Labrie (Dream Theater) comme sur « The Narrowing of Meaning » ou encore « Adder’s Bite » mais attardons-nous justement un peu plus sur ce dernier. Il s’agit du morceau de bravoure de Descender. Une sublime intro de nappes de claviers combinées avec une guitare acoustique hispanique dont la longueur (cinq minutes au compteur) met en conditions pour le déferlement metal progressif qui va suivre. Dans un autre genre, cette construction m’a rappelé le savoureux et légendaire « Time Was » de Wishbone Ash. Cette seconde partie du titre frise la perfection et permet à Avandra d’enlever le morceau à coup d’accélérations percutantes et multiples, y compris vocalement, grâce à des martèlements gutturaux sur le refrain. D’où l’importance d’une section rythmique hors pair telle que celle constituée par Adrián Arroyo Schuck (batterie) et Gabriel Rodríguez Martinez (basse).

Avandra Descender band 2
« Derelict Minds » et son riff ensorcelant nous emmène du côté des ébouriffants Suédois d’Andromeda, en hibernation depuis six ans, avant qu’Avandra ne calme le jeu le temps d’un surprenant « Q.E. » instrumental et planant, marqué par les percussions électro de Daniel Schwartz (Astronoid) qui officie également aux manettes de la production de Descender.
Avandra ne révolutionne pas les standards du metal progressif mais le tour d’horizon du genre qu’il propose en séduira plus d’un car il évite habilement les pièges du déjà-vu et du démonstratif. Ainsi, son Descender est somme toute facile d’accès mais sa complexité relative et toujours mélodique lui permet de ne pas se dénuder totalement à la première écoute ce qui est une qualité de durabilité musicale.

https://avandra.bandcamp.com
https://www.facebook.com/avandraPR/

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