Arman Méliès à la Maroquinerie le lundi 13 Mai 2013

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Arman Méliès à la Maroquinerie le lundi 13 Mai 2013

Un concert d’Arman Méliès est toujours un événement. Ne serait-ce déjà par sa rareté, mais également par la force émotionnelle de ses performances. L’évolution de l’artiste s’est faite crescendo, via le rock cinématique tranchant du Basquiat’s Black Kingdom, dont on attend toujours l’album, et le post-rock du projet Gran Volcano. Le dernier solo « AM IV » a vu voler en éclat les acquis sereins et tranquilles des précédents albums pour mieux avancer dans une pop-électro poétique, plus froide et référencée mais tellement singulière. Les atouts majeurs d’Arman Méliès : une patte inimitable, une originalité indéniable et une envie de créer différemment.

Comment se rapprocher au mieux du son synthétique du dernier opus ? C’était la gageure d’un tel concert. Car c’est bien beau de vouloir évoluer en studio, encore faut-il y parvenir en live. Pari gagné haut la main, à la Maroquinerie, qui s’est littéralement enflammée sur la musique envoûtante et dynamique proposée ce soir-là par Arman et ses deux acolytes, l’excellent Pâcome Genty aux claviers, chœurs et samples, qui fait d’ailleurs parti du groupe Erevan Tusk, autre formation intéressante à suivre de près, et le formidable batteur Loïc Maurin, complice d’Arman depuis ses débuts, et membre du groupe électro M83, au succès considérable. Le jeu de Loïc en a d’ailleurs impressionné plus d’un au cours de ce concert !

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Arman a voulu un set pêchu et sans temps mort, on a donc à peine le temps de souffler au cours de ces 1h15 de musique intense. Il ne renie pas son passé et débute par l’instrumental « La Logique des Eoliennes », tiré de son premier album. Comme à la belle époque, il fait des boucles de ses guitares et nous transporte dans son univers riche de rêves mélancoliques. Puis les synthés arrivent et « Rose Poussière » nous entraine sur un rythme enlevé. Arman étonne, prend des risques et chante comme il n’avait jamais chanté auparavant. Pacôme double les voix avec brio. « Dans La Cendrée », hymne pop 80’s cueille tout le monde et la foule se déhanche.

On retourne ensuite dans le passé, mais d’une manière inédite : les morceaux sont passés à la moulinette des synthés, et on reconnaît à peine « Casino », complètement remanié mais qui en met plein la vue. « San Andreas » et « Fuir », rhabillés d’une nappe synthétique ravissent. Sur une note plus calme, « En Nous La Vie » et « Sur Nos Fronts » nous gratifie de leur beauté. « Mon Plus Bel Incendie » sera le seul bémol de cette soirée: en live elle ne tient pas ses promesses : pas assez de pêche, les synthés ne donnent pas l’ampleur que la chanson mérite.

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La fin du concert, par contre, est exceptionnelle: « Silvaplana » est une merveille, et même amputée de sa première partie, le morceau reste un sommet. En rappel, « Diva », magnifique, dont la deuxième partie instrumentale se fond dans « Avalon Ballroom », titre tiré de Gran Volcano, explosion de sons, apothéose parfaite. Arman Méliès a réussi à résumer tout son talent en concert : les rêveries cinématiques de ses premiers albums, sa maitrise de la guitare tranchante sur les parties instrumentales, la poésie acoustique, et la nouvelle électro pop, en nous offrant une vision plus rock de son œuvre. Et a en juger l’enthousiasme de son complice Julien Doré dans la salle, le public a été conquis ! Soirée magnifique qui, je l’espère, se renouvellera à la rentrée !

Fred Natuzzi

Photos : Robert Gil

http://photosconcerts.com/

http://www.armanmelies.com/

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