Arjen Anthony Lucassen’s Star One – Space Metal

Space Metal
Arjen Anthony Lucassen's Star One
2002
Inside Out

Arjen Anthony Lucassen’s Star One – Space Metal

Grand spécialiste devant l’éternel des concepts albums alambiqués, Arjen Anthony Lucassen nous a offert en 2002 une nouvelle fresque fleuve dont chaque titre était inspiré par un film ou une série de science fiction, de « Star Wars » (« Master Of Madness ») à « Alien » (« Perfect Survivor ») en passant par « Dune » (« Sandrider ») et « Stargate » (« The Eye Of Ra »). Assez proche dans la forme de « Flight Of The Migrator », le volet heavy du diptyque « Universal Migrator » publié en 2000, le bien nommé « Space Metal » constituait une vaste épopée futuriste conjuguant avec brio la rage et l’ouvrage. Après une introduction tout en douceur façon Tangerine Dream qui évoquait un lent décollage vers les nuages (« Lift Off »), l’équipage du commandant Lucassen mettait rapidement le cap sur des galaxies prog-metal. Fort d’un sens irréprochable du casting, notre talentueux néerlandais, reprenant la formule gagnante du partage des parties vocales inaugurée sur le « Into The Electric Castle » d’Ayreon réunissait ici quatre chanteurs remarquables dont les timbres se complétaient et s’enrichissaient à merveille.

Au côté du magistral Damian Wilson, on retrouvait ainsi la belle Floor Jansen d’After Forever (essentiellement utilisée pour des chœurs magnifiques), le ténébreux Dan Swanö de Edge Of Sanity et le fougeux Russel Allen de Symphony X (dont la prestation rugissante sur « Master Of Darkness » fit monter au plafond tous les fans de Ronnie James Dio). Au niveau instrumental maintenant, Lucassen a assuré à lui seul, comme sur ses opus précédents, nombre de parties de six-cordes, de basse et de claviers. Il fut ici brillamment épaulé, aux synthés, par Jens Johanson (Malmsteen, Stratovarius, Mastermind) ainsi que par un Erik Norlander (Rocket Scientists, Lana Lane) dont les interventions à l’orgue Hammond firent merveille. Saluons enfin la présence du fidèle batteur Ed Wardby ainsi que celle du guitariste Gary Wehrkamp (Shadow Gallery) sur deux titres.

A l’arrivée des courses, cette dream team proposait un hard-progressif joliment troussé qui, à défaut de faire preuve d’une originalité transcendante, s’avérait globalement convaincant (les entrainants « High Moon » et « Songs From The Oceans ») et flirtait même parfois avec le grandiose (l’épique « Star Child », mariant brillamment séquences intimistes et envolées metal emphatiques avec, en prime, un superbe solo « gilmourien » de Lucassen). Last but not least, l’édition digibook limitée de l’album s’avérait des plus intéressantes. En effet, outre deux morceaux inédits sévèrement burnés (« Spaced Out » et « Inseparable Ennemies »), un remix en dolby surround du somptueux « Star Child » et une cover sympathique du « Space Oddity » de David Bowie, y figurait un medley jouissif de neuf (!!!) titres d’Hawkwind, sublimé en partie du fait de la formidable prestation vocale de Dave Brock (et oui, le vieux lion rugissait encore….).

Au final, ce « Space Metal » constituait donc une indéniable réussite. On espérait toutefois que le petit père Lucassen sache, à l’avenir, éviter l’écueil de la redite (dont l’ombre se profilait ici par endroits).

Bertrand Pourcheron & Philippe Vallin (7,5/10)

http://www.arjenlucassen.com

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