Abyssal Ascendant – Chronicles Of The Doomed Worlds Part 1 : Enlightenment From Beyond

Chronicles Of The Doomed Worlds Part 1 : Enlightenment From Beyond
Abyssal Ascendant
2015
Dolorem Records

Abyssal Ascendant Chronicles Of The Doomed Worlds Part 1

Avant de parler d’Abyssal Ascendant, saluons le label tourangeau Dolorem Records qui contribue au renouveau d’un death metal (entre autres « extrêmes ») vieille école ayant fait florès dans la première moitié des années 90 avec son cortège de groupes marqués chacun d’un sceau identifiable malgré les limites du style (citons rien qu’en France des formations comme Agressor, Supuration, Massacra, Misanthrope…). Venons-en maintenant à cette entité qu’est Abyssal Ascendant. Les titres des morceaux et la pochette nous laissent deviner que l’univers horrifique de H.P. Lovecraft peuple l’imaginaire de notre trio. Et par là-même on finit par se douter que sur le plan musical, les affreux de Tampa, Morbid Angel, constituent une référence pour nos Français. Effectivement, on ne peut pas s’y tromper, les blast beats omniprésents, l’avalanche de riffs alarmés et l’atmosphère oppressante apportée par le mur de guitares grondantes et les arrangements de claviers inquiétants ou de cuivres sinistres, renvoient immanquablement à l’univers des cultissimes américains. Et à d’autres moments, les cris de désolation hérités de John Tardy (l’exercice étant particulièrement réussi sur l’ouverture de « Disrupted Incarnation ») et même le solo « évanescent » sur « The Gift Of Shub-Niggurath », sont sans l’ombre d’un doute des clins d’œil à l’autre formation culte floridienne, Obituary.

Si dans l’ensemble, les « rejets » gutturaux relèvent de l’école Cannibal Corpse, c’est en revanche vers les Allemands de Morgoth qu’il faut se tourner dans les plaintes empreintes de dégoût. Mais loin de faire un étalage outrancier de leurs influences, Abyssal Ascendant s’évertuent à créer leur propre univers, ou plutôt à recréer en musique celui bien singulier – par son côté terrifiant – d’un auteur qui a connu le succès à titre posthume. Pas facile néanmoins d’imposer sa patte quand on arrive après la bataille.

Abyssal Ascendant Band

Cependant, par cette alternance de voix tour à tour agonisantes, maléfiques, et horrifiques (toutes du fait du seul Flo, si l’on excepte l’ouverture incantatoire de Fanny), et ces tempos haletants et à vitesse variable, les trois admirateurs de cosmicisme immergent l’auditeur dans une mythologie peuplée de créatures évoluant de manière imprévisible dans un milieu hostile et effrayant. Entre un ciel perpétuellement orageux et des terres jonchées de créatures difformes qui n’ont de cesse d’entrer en conflit, c’est un paysage chaotique et désolé qui défile devant nos yeux à l’écoute de ce premier méfait de notre trio hexagonal.

Si la musique rend bien compte de l’aspect monstrueux des mythes de Cthulhu, le visuel en revanche est trop « sage ». En effet, sous un ciel peu chargé, la créature représentée fait penser à une chenille qui se serait déguisée en chauve-souris ! Mais pour paraphraser nos amis d’outre-Manche, « don’t judge a record by its cover » (ne vous fiez pas à la pochette d’un disque – que l’on traduit par « l’habit ne fait pas le moine »). Le « Part 1 » en second titre de ce premier galop d’essai, laisse supposer une suite. Espérons qu’elle sera tout aussi lovecraftienne dans l’esprit. Et… que l’artwork sera confié à Dan Seagrave !

Lucas Biela

https://doloremrecords.bandcamp.com/

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