Prey Drive – Tabula Rasa
Krod Records
2018
Prey Drive – Tabula Rasa
Tabula Rasa de Prey Drive est-il à l’image de la « jolie » ville de Norwich de l’est de l’Angleterre d’où est originaire le groupe ? À savoir que « jolie » c’était avant que les Allemands la pilonnent pendant la seconde guerre mondiale. La faute au célèbre guide touristique de l’époque, Baedeker, sur lequel les nazis se sont appuyés pour choisir les plus jolies villes anglaises à détruire afin de saper le moral britannique plutôt que les sites stratégiques. On sait ce qu’il en est advenu par la suite !
Au-delà de ces considérations touristiques et historiques, pourquoi ce jeune combo britannique a-t-il attiré mon attention ? Déjà, l’artwork de la jaquette de Tabula Rasa ne serait pas pour déplaire à mon ami Henri Vaugrand, hé hé ! Bon mais ça ne suffit pas. Il se trouve que leur rock indie est réellement très accrocheur non pas tant au niveau du chant de Brad Smith ma foi fort convaincant mais assez convenu qui ne le fait pas ressortir de la masse mais plutôt des rythmiques plombées basse/guitare de Steve Larke et Paul Gaul qui impulsent une puissance impressionnante à leur compositions.
Les quatre British puisent leurs influences chez les Américains de Circa Survive ou Thrice, relativement emblématiques de l’indie outre-Atlantique et chez les écossais de Biffy Clyro. Tabula Rasa est leur premier EP, avec une idée rémanente, à savoir l’utopie d’un éternel recommencement possible de la vie sans doute pour ne pas commettre de nouveau les mêmes erreurs. Bon ! Vue l’image que j’ai de la race humaine et en particulier de la politique, je considère vraiment cela comme étant plus qu’utopique.
Ils sont jeunes mais pas si inexpérimentés que ça car ayant déjà tourné un peu partout dans d’autres groupes en Europe et au Royaume-Uni. Cela se sent car les quatre compos de cet EP sont maîtrisées et percutantes comme seuls les groupes qui ont un passé scénique savent les concevoir.
Nous ne sommes cependant pas confrontés à un basique schéma couplet/refrain joué sur le même rythme. Leur single « Brand New Skin » illustre bien la versatilité de leurs compositions avec des changements de rythme permanents même sur un format très court destiné bien sûr à cartonner rapidement l’auditoire en concert et sur les sites de téléchargement de musique. « More Than Magic » enfonce le clou en y adjoignant une dose renforcée d’émotion et franchement, il est difficile d’y résister. « Tabula Rasa » complète ce tableau avec une ambiance plus dramatique alors que « Like Animals » comporte des touches metal progressives donnant un côté plus complexe à ce titre qui est celui que j’ai préféré.
Résumons-nous : Prey drive n’a rien de révolutionnaire mais permet de passer un excellent moment à l’écoute de cet EP qui ne laisse pas indifférent du fait que le groupe met son expérience au service de compos tout à la fois directes et complexes, ne se laissant pas enfermer dans les schémas trop traditionnels de l’indie.
Rudzik