Mostly Autumn – Storms Over Still Water
Mostly Autumn
Classic Rock Production
Au milieu des années 2000, Mostly Autumn est l’une des valeurs ayant le vent en poupe au CAC 40 du rock britannique. Deux ans après le splendide « Passengers », la formation frappait un sacré coup avec « Storms Over Still Water ». Chantre d’un progressif teinté de mélancolie printanière, la bande de Brian Josh y déroule en effet, durant près d’une heure, un tapis mélodique clair-obscur empreint de l’espérance frissonnante liée à cette saison de tous les espoirs. Forts d’une impressionnante sophistication vocale (le mariage savoureux des chants masculin et féminin) et instrumentale (flûte, violoncelle et cornemuse s’ébattent gaiement au milieu de claviers évanescents et de guitares stratosphériques), ces chevaliers du romantisme déambulent élégamment au cœur de paysages sonores raffinés.
Riches en contrastes et en émotions, leurs onze compositions alternent brillamment les atmosphères celtiques majestueuses (le diaphane « The End Of The World », digne du meilleur Clannad, ou le poignant « Carpe Diem », dédié aux milliers de victimes du tsunami ayant dévasté l’Asie du sud-est en décembre 2004) et les séquences sévèrement burnées (l’intro à la Deep Purple de « Black Rain », le puissant « Corning To… »). Mieux encore, ces talentueux musiciens multiplient à l’envi les envolées symphoniques éminemment floydiennes, tels que le renversant « Heart Life » ou l’étourdissante pièce épique « Storms Over Still Water », sur lesquels le père Josh se fend de soli de six cordes prodigieux.
Sublimée par le timbre ensorcelant de la plantureuse Heather Findley (on se calme…), cette randonnée nostalgique sur les sentiers escarpés d’une mémoire en friches s’avère, au final, absolument passionnante. Du grand art en somme !
Bertrand Pourcheron (8,5/10)