Mark O’Connor – Stone From Which The Arch Was Made
Mark O'Connor
Warner Bros Records
Ayant découvert Mark O’Connor au détour de la discographie de Steve Morse (l’album « Stand Up » du Steve Morse Band et « Industry Standard » des Dixie Dregs), j’avais apprécié son jeu fougueux et coloré, et je m’étais attelé a fouiller sa propre discographie. Enthousiasmé par sa composition orchestrale en trois mouvements « Fanfare For The Volunteer », son groupe bluegrass The New Nashville Cats, et ses aventures jazz manouche avec le Hot Swing Trio, je me suis précipité sur son album « Stone From Which The Arch Was Made ». Autant les disques précédents m’avaient ravis, autant celui-ci m’a déçu. Dès les premières notes, on se dit qu’on est parti pour de la musique typique des bandes-sons des séries des années 80, telles les expériences « 2 flics à Miami » arrangées par l’icône du jazz-rock Jan Hammer. C’est plein de machines avec des sons synthétiques en veux-tu en voilà, un soupçon de rythmes exotiques, une batterie bien trop linéaire et trop mise en avant. L’ensemble plaçe dans un même moule synth-pop : le jazz-rock de « Through The Lives », le heartland rock de « Outside The Landscape », le néo-romantisme de « Swept Away by Tides », le baroque bachien du titre éponyme mais également haendelien de « Hear The Sunshadows Dance », les rythmes caribéens de « From Panama To El Pichincha » et, pour terminer, l’ambient de « Send Rainbows ». Le violon de Mark manque de mordant, et qui plus est, il se fait trop rare puisque l’instrumentiste a décidé d’assurer toutes les parties de guitare (à l’exception du solo assez effacé de Steve Morse sur « Swept Away By Tides ») et de basse, qu’il aurait mieux fait de confier à des musiciens plus aguerris. Les seuls titres qui tirent leur épingle du jeu sont bien entendus ceux qui sont dépourvus de toute influence eighties, à savoir la balade acoustique « New Lifetimes » en duo avec Chet Atkins, et le folk celtique de « Remember Ireland ». Mais, ces deux morceaux, même si fidèles à leur registre musical, ne sont pas non plus mémorables, et ne suffisent pas à sauver l’album de la médiocrité. Partant de l’idée de réaliser un opus éclectique à la manière de Dixie Dregs, Mark O’Connor a échoué par sa volonté d’incorporer la technologie du moment à son patchwork sonore audacieux.
Lucas Biela (3,5/10)