Little Atlas – Automatic Day
Little Atlas
10th Records
Cinquième album studio de Little Atlas après « Neverworldly », « Surface Serene », « Wanderlust » et « Hollow » (publiés respectivement en 1998, 2003, 2005 et 2007), « Automatic Day » offre un rock d’obédience essentiellement symphonique qui doit beaucoup à Landberk. Sans atteindre pour autant les sommets de ce génialissime groupe suédois, hélas disparu en 1996 au lendemain de la parution du divin « Indian Summer », ce combo américain, conduit d’une main de fer dans un gant de velours par le multi-instrumentiste Steve Katsikas (claviers, guitare additionnelle, chant et saxophone), fait son miel du désespoir existentiel et nous offre dix compositions long format fort bien roulées. Cet opus, pénétrant à pas feutrés dans la bergerie rock internationale, séduit ainsi d’emblée l’auditeur par la clarté, la précision et le relief de son champ sonore. La formation propose donc une musique inspirée, spleenétique et nuancée.
Ces qualités sont nettement perceptibles dès le titre d’ouverture, intitulé « Oort ». Une guitare acoustique suicidaire se distingue dès l’introduction, propulsée par une rythmique irréprochable (Rik Bigai à la basse et Mark Whobrey à la batterie), avant que le morceau explore de nombreux horizons sonores, tous plus sombres les uns que les autres. On accordera une mention spéciale à la pléthore de claviers analogiques (moog, hammond et mellotron en tête) qui effectuent un travail remarquable, évoquant parfois le génial Anglagard, ainsi qu’à une six-cordes (Roy Strattman) qui pleure des larmes de sang. Mixant avec talent rock emphatique et metal couillu sur certains passages, Little Atlas se distingue également par un sens très crimsonien de la dissonance contrôlée (notamment sur le très réussi « Apathy »).
Par la suite, le groupe nous régale avec quelques epics comme « Apathy » (on y revient…) ou « Twin Of Ares » – la liste est loin d’être exhaustive -, fresques complexes et travaillées aux incessantes ruptures mélodiques. Grandioses envolées de synthés, puissantes parties de guitare et rutilantes explosions emphatiques sont alors au rendez-vous d’un ensemble qui sait également se démarquer sur certains titres du progressif, pour aller tâter du côté du The Cure le plus obscur (« Darvocet Eyes ») ou des débuts de la bande à Bono (« We All Remeber Truth »). Le hic, sans être rédhibitoire, vient du chant tout juste moyen de Steve Katsikas, qui cale souvent dans ses montées vers les aigus et se casse fréquemment la figure dans ses descentes vers les graves.
Il n’empêche : cette œuvre s’avère fort agréable et prometteuse et l’on attend avec impatience la suite de la carrière de la formation, en espérant qu’elle nous montrera que les grands espoirs placés en elle sont tout sauf vains. Chaudement recommandé !
Bertrand Pourcheron (8/10)
http://www.littleatlas.com/
un disque exceptionnel,j’ai pris une grande claque dés le premier titre,des musiciens au top (écouter la basse sur emily true), par moment vous vous laissez surprendre à taper des pieds avec son
lot de changements de tempo,rien de superflux,aucune démonstration inutile,vraiment j’ADORE
Oui, excellent CD sans l’ombre d’un doute 🙂
Bertrand