Glass Hammer – The Breaking Of The World
Glass Hammer
Arion Records
Dix-septième album pour cette formation américaine à la composition versatile qui ne s’est jamais véritablement remis de l’écoute de l’intégrale des disques de Yes. A signaler d’ailleurs qu’un de leurs chanteurs, Jon Davison, a succédé avec bonheur à Jon Anderson au micro du groupe… Yes, justement. Au-delà de l’étrange paronymie entre les patronymes des deux excellents vocalistes, force est d’avouer que le remplaçant possède une voix magnifique, naturellement très proche de celle du mage des seventies. Les disques se suivent et ne se ressemblent donc pas (trop), les musiciens vont et viennent, les graphismes de pochettes et le logo du groupe évoluent au gré des albums qui paraissent à un rythme très soutenu depuis le premier, « Journey Of The Dunadan », en 1992.
On pourrait appeler ce groupe le Steve Babb & Fred Schendel’s Project puisque les deux multi-instrumentistes constituent l’architecture pérenne de Glass Hammer, qui a toujours su s’entourer des meilleurs musiciens et interprètes en fonction des compositions. Le préposé aux cordes vocal, pour cette fois, est le bon Carl Gloves, qui, s’il n’atteindra jamais le timbre magique de Jon Davison, possède néanmoins une voix sûre, posée et suffisamment éthérée pour soutenir le cristal des pièces d’orfèvrerie que propose Glass Hammer (le marteau de verre). Le premier titre, « Mythopoeia », ressemble suffisamment à du grand Yes pour convaincre tout mélomane dubitatif.
Sans atteindre la majesté de leurs superbes « If » (2010) et « Cor Cordium » (2011), l’album nouveau, avant la sortie imminente d’un double enregistré en public, remplit son office, à savoir fournir une nouvelle salve de rock rétroprogressif de bonne facture, bien joué, bien arrangé et superbement produit. Plus qu’il n’en faut pour assouvir les besoins du fan qui se rend compte que les membres de Yes ne sont ni éternels (une pensée pour Chris Squire, bassiste regretté disparu à la fin du printemps) ni passionnés au point de continuer ad nauseam (Ah si ?).
Christophe Gigon
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