Flying Colors – Second Nature
Flying Colors
Music Theories Recordings
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que voit le jour un second effort du supergroupe Flying Colors ! Alors que le premier album éponyme s’inscrivait dans un rock pêchu avec des tendances progressives écrites en (Neal) morse, celui-ci porte haut les couleurs d’un rock progressif dynamique avec une dextérité sans pareille. Il était certain qu’avec des gens comme Dave LaRue et Steve Morse, l’habileté serait de mise, mais avec le duo incontournable Mike Portnoy/Neal Morse, le tout ne pouvait que tourner à la grande récré prog, hard ou symphonique. Nous avions déjà eu des exemples, bien entendu, sur le premier essai, mais ici, les compositions et/ou arrangements de Neal Morse sont omniprésents et emportent tout sur leur passage. Au précédent manquait une certaine cohérence, l’album était efficace, sympathique, une bonne idée, mais pouvait-elle se développer ? Surtout que Casey McPherson, au-delà d‘être un bon chanteur, manque légèrement de charisme. Le travail a donc porté ses fruits, et l’interaction entre ces musiciens de talent dégage une alchimie parfaite, même sur les titres plus légers qui semblent échappés des sessions précédentes. De plus, Neal Morse est mis beaucoup plus à contribution vocalement, et son style complètement différent de celui de Casey le contrebalance très bien.
Il faut dire que « Open Up Your Eyes » qui ouvre ce « Second Nature », vaut à lui seul son achat. Les 12 minutes progressives à souhait rappelle Transatlantic et sont tout bonnement magistrales, avec de multiples interventions et rebondissements. Un régal. S’en suit « Mask Machine », qui semble échappé de l’opus précédent : sympathique, qui bombarde avec la superbe guitare de Steve Morse, un bon riff de basse de Dave LaRue, et les vocaux de Neal Morse dans une partie plus aérienne. « Bombs Away », plus mélodique et cool, pourrait convaincre Lenny Kravitz, mais attention : intervention de maître Neal, et hop, on l’emmène vers le côté progressif de la force. La balade « The Fury Of My Love », entourée des claviers reconnaissables entre tous de Neal Morse, est un régal, et son développement est surprenant, toujours saupoudré par la guitare magistrale de Steve Morse. Le progressif revient ensuite avec « A Place In Your World » et Neal Morse aux vocaux. Le titre lui ressemble… dans les couplets. Dès que le pont et le refrain sont en-dessous, on se doute bien qu’ils ne sont pas de lui, et la qualité de l’ensemble en prend un sacré coup. C’est le cas de celui-ci, bien malheureusement, et même si Mike Portnoy prend bien sympathiquement le micro sur une partie, il manque une cohérence. Et le riff de fin copie Muse. Dommage.
« Lost Without You » ralentit la cadence, mais le titre reste léger, sans valeur ajoutée. « One Love Forever » pourrait figurer sur le précédent album, et il faut encore attendre l’intervention de, devinez qui ? bah Neal Morse pardi, avant qu’il ne se passe quelque chose. « Peaceful Harbor » souligne enfin les qualités de chanteur de Casey McPherson, et son duo avec Neal Morse fait des étincelles, dans une balade mélodique fabuleuse, qui se termine avec des chœurs gospel. Grand moment. Enfin, un autre epic de 12 minutes, « Cosmic Symphony », clôt l’album. Bizarrement, ce n’est pas vraiment symphonique, et l’ensemble s’avère plutôt plat, un comble ! On démarre doucement, avec un solo de basse, fait plutôt rare pour le signaler, et la voix de Casey McPherson qui n’est jamais aussi bonne que dans la modulation, passage qui aurait pu convenir à un Matthew Bellamy. La deuxième partie vocale assurée par Neal Morse fait penser à Spock’s Beard, mais musicalement, ne décolle pas. Quant à son dernier tronçon, pas plus de surprises, et la fin arrive avec une jolie mélodie, mais rien d’autre. Drôle de manière de finir cet album, plutôt réussi au demeurant.
Flying Colors a donc remis le couvert sous la bannière d’un Neal Morse omniprésent. Mike Portnoy retrouve ses plans habituels, tandis que Steve Morse se fait (et nous fait) plaisir avec de superbes solo. Dave LaRue aurait pu être mieux mis à contribution, et Casey McPherson pâtit encore d’un manque de charisme, sauf sur les passages les plus mélodiques. Beaucoup plus progressif que le premier opus, c’est fun, bien joué, efficace, et malgré quelques réserves, hautement recommandable.
Fred Natuzzi (8/10)
http://flyingcolorsmusic.com/
[responsive_vid]
Je connais pas le groupe, mais l’extrait donne pas envie.
Écoutes Transatlantic, c’est mieux !
Euh… Je préfère écouter Electric Wizard merci 😉
Mais perso. J’aime les 2.
Ah ben ça, c’est plutôt rare ! Félicitations. Les amateurs de prog sont en général assez fermés à ce genre d’univers. Dans le genre, moi ce serait plutôt Anekdoten. J’ai du mal avec les clavier qui pètent et l’étalage « virtuose »