Revue musicale 2015 : une année qui djent
Revue musicale 2015 : une année qui djent !
Comme je l’ai souligné à plusieurs reprises dans quelques chroniques, les lancements d’albums djent fusent de toutes parts. Il en arrive de partout : de l’Inde, de la Russie, d’Italie, de la France, de l’Espagne, du Canada, du Portugal, du Royaume-Uni, comme des États-Unis. Difficile de s’y retrouver. Certaines productions sont fort remarquables et se démarquent par la qualité de leur enregistrement, par la technicité de ses musiciens ou bien par le spectre vocal de leur chanteur. D’autres ne font qu’une musique saturée de basses fréquences plutôt fade s’approchant plus du pastiche que de la création pure (de ce type, il y en a à la tonne !). Fruit d’une recherche intensive à travers divers sites musicaux tout au long de l’année 2014-2015, j’ai réuni pour vous les meilleurs titres djent disponibles sur le marché. Certains seront d’accord avec cette liste, d’autres y trouveront certaines failles, voire certains manquements. L’objectif n’est pas ici de faire l’inventaire de tout ce qui se fait dans ce genre musical, puisqu’on n’y arriverait pas. Or, parce que je suis amateur de djent avant d’être chroniqueur et parce que je parcours le web à chaque semaine (parfois à chaque jour) pour y trouver la perle rare, il est probable que certains noms vous plairont à vous, lecteurs, autant qu’ils m’ont plu à moi.
Pour les amateurs de metal progressif qui cherchent avant tout de l’intensité, de l’inventivité et du rythme, le djent australien ou britannique peut être une parfaite option. Les formations telles que Alaya, Caligula’s Horse, Cast To Stone, Circles, Fellsilent, Gnarwhale, Monuments, Northlane, Piano, Skyharbor et TesseracT sont des valeurs sûres. Comme à l’habitude, les musiciens du Royaume-Uni et du Commonwealth ont quelques longueurs d’avance sur le reste de la culture musicale. Cela s’applique également au créneau djent, d’autant plus que le mouvement a justement pris naissance au pays du fish ‘n chips.
Or, même si les États-Unis ont cette fâcheuse tendance à s’approprier les recettes à succès jusqu’à provoquer l’écœurement, force est d’admettre que le pays de l’Oncle Sam a vu naître quelques noms prometteurs dont Astraeus (Virginie), Corelia et Elitist (Californie), Emergence (Ohio), ERRA (Alabama), feu Ever Forthright (New York), Friend For A Foe, Periphery et Stealing Axion (trois classiques originaires de l’état de Washington), Stargazer (Colorado), Minds Like Mirrors et Rest Among Ruins (tous deux du Maryland) et Veil of Maya (Illinois). Ces noms-ci sont parmi mes groupes de djent favoris. Par leur énergie, par leur originalité, la qualité de la voix, par les nuances et les accalmies qu’offrent les formations djent américaines citées plus haut, ces formations méritent qu’on les mette en valeur.
Toutefois, les groupes les plus originaux du genre proviennent le plus souvent d’endroits insoupçonnés tels que la République tchèque (The Vacant Eyes), la Pologne (Disperse, Mentally Blind), le Portugal (Clutter), le Danemark (Ghost Iris, Misophonia), le Canada (Sky Written), l’Italie (Ceiling of Anvers), l’Espagne (V3ctors), la Russie (Jedi Will Die, Shokran), de même que l’Inde (The Multiverse Concept).
Des sorties les plus remarquables cette année, notons entre autres celle du petit dernier de TesseracT (Polaris), album apprécié par les nouveaux adeptes du groupe et légèrement rebutant pour les fans de la première heure (j’en suis). Vient ensuite la sortie étonnante du LP Bloom, le troisième opus du groupe australien Caligula’s Horse, lequel est acclamé par le public et la critique (et à raison). Quant à la formation Northlane, elle nous a livré Node, un disque très planant, très intense où la voix de Marcus Bridge, le nouveau chanteur, nous révèle une dimension encore peu explorée par le quintet australien.
Il semble également de bon ton de souligner l’arrivée d’excellents groupes de djent qui donnent également dans le metal progressif dans son spectre le plus large tels que Earthside, avec son premier album A Dream In Static, de même que les groupes Disperse et Stealing Axion, les deux petits frères du vieux TesseracT. Pour le djent pure et sans compromis, les groupes émergents Cast To Stone, Ceiling of Anvers et Emergence nous laissent entrevoir un potentiel pour l’avenir du genre. Mon coup de cœur va toutefois à la formation Earthside, à qui j’octroie la note parfaite de 10/10. Car à mon avis, on n’a pas fait mieux dans le metal progressif depuis Animals As Leaders. J’ai d’ailleurs l’impression que le groupe fera les annales du metal des années 1980 à nos jours (un almanach de la musique pourrait-il remplacer l’almanach des sports dans le film Back To The Future ?).
La liste suivante comporte les formations djent retenues d’après certains critères mentionnés en début de chronique. Le maximum octroyé à chacun des artistes est de 10, alors que la note de passage est de 5 (les artistes dont le score est plus bas ne figurent pas dans cette liste, on a autre chose à foutre que de faire dans l’encyclopédisme !). À noter que la dite-liste est subjective et qu’elle ne repose que sur des jugements esthétiques. Elle a néanmoins été élaborée pour éclairer les amateurs et mélomanes avec qui nous aimons partager découvertes et appréciations. Bonne exploration musicale !
• Advaita contept, The (Floride, É-U) 7/10
• Alaya (Royaume-Uni) 7/10
• Arecibo (Ohio, É-U) 6/10
• Astraeus (Virginie, É-U) 7/10
• Caligula’s Horse (Australie) 8.5/10
• Cast To Stone (Australie) 8/10
• Ceiling Of Anvers (Italie) 7/10
• Circles (Royaume-Uni) 6/10
• Clutter (Portugal) 5/10
• Corelia (Californie) 9/10
• Coronado (Ohio, É-U) 6/10
• Currents (Connecticut, É-U) 5/10
• Dali Thundering Concept, The (France) 5/10
• Disperse (Pologne) 8/10
• Earthside (Connecticut, É-U) 10/10
• Elitist (Californie, É-U) 8/10
• Emergence (Ohio, É-U) 8/10
• ERRA (Alabama, É-U) 7/10
• Ever Forthright (New York, É-U) 9/10
• Fellsilent (Royaume-Uni) 6/10
• Friend For A Foe (Washington) 7/10
• Ghost Iris (Danemark) 5/10
• Glass Cloud (Virgine, É-U) 6/10
• Gnarwhale (Australie) 6/10
• Inventure (New Jersey, É-U) 5/10
• Jedi Will Die (Russie) 5/10
• Johari (Kentucky, É-U) 5/10
• Kadinja (France) 5/10
• Keepsake (Australie) 6/10
• Mentally Blind (Pologne) 6/10
• Minds Like Mirrors (Maryland, É-U) 6/10
• Misophonia (Danemark) 7/10
• Monuments (Royaume-Uni) 7/10
• Multiverse concept, The (Inde) 5/10
• Northlane Node (Australie) 9.5/10
• Periphery (Washington, É-U) 8/10
• Piano (Japon) 5/10
• Pridelands (Australie) 5/10
• Rests Among Ruins (Maryland, É-U) 7/10
• Shattered Skies (Royaume-Uni) 5/10
• Shokran (Russie) 8/10
• Sky Written (Ontario, Canada) 7/10
• Skyharbor (Royaume-Uni) 7/10
• Stargazer (Colorado, É-U) 8/10
• Stealing Axion (Washington, É-U) 9/10
• Subversion (Royaume-Uni) 5/10
• TesseracT (Royaume-Uni) 8/10
• V3ctors (Espagne) 8/10
• Vacant Eyes, The (République tchèque) 7/10
• Veil Of Maya (Illinois, É-U) 6/10
• Voices From The Fuselage (Royaume-Uni) 5/10
Dany Larrivée
Pour les curieux, les sorties djent à venir peuvent être consultées à partir du site got-djent.com que je vous recommande chaudement :
Pour les albums que j’ai déjà écouté, je suis assez d’accord avec le classement et particulièrement sur le fait de mettre Earthside en tête de classement (merci encore :-))
Mais (forcément y en a un ) je suis un peu contrarié par le 5/10 de Voices from the Fuselage … Je suis assez fan de leur galette et je pense que cette note sévère et peut être due au fait qu’en réalité VFTF n’est pas (à mon sens) un groupe de djent. Il s’en inspire certes ( Cf. l’héritage de Ashe O’hara) mais on est quand même dans un style plus pop-rock-prog …
Bref en tous cas merci pour l’article et les pistes à explorer!
Cher Olivier, c’est un plaisir de partager tout ça, ne me remercie pas 😉 Pour ce qui est de Voice from the Fuselage, tu seras surpris d’apprendre que j’adore le premier EP. Je suis un fanatique d’Ashe O’hara et de Daniel Tomkins. J’ai toutes la musique que ces deux là ont fait (et il y en a des tonnes!!!). Cela dit, je trouve le premier EP, celui de 2015, plutôt fade et inégal. Trop pop à mon goût. Idem pour ‘Shattered Skies’ qui m’avaient épaté avec le premier album et qui, lors de la sortie du second en 2015, m’a carrément déçu. Pour le coup, tu as raison, VFTF n’est pas du djent pur, mais en le classant parmi les formations du genre, je trouvais que je pouvais lui attribuer la note de passage (le 5/10). Au moins, je lui ai donné ma note de passage, car il y au moins 2 fois plus de groupes qui ont fait un albums en 2015 dans le djent. Cette seconde partie manquante dans ma liste sur C & O signifie que ces albums-là ne valaient pas la peine à mes yeux. Cela dit, j’ai peut-être manqué des sorties, quoi que je suis vraiment à jour et je prospecte à fond le milieu (je préfère généralement les groupes djent dont personnes n’a entendu parler, car ils ont souvent plus de contenu et d’audace). Ceci dit, merci pour ton appréciation, j’aime écrire pour les lecteurs comme toi 😉 Au plaisir l’ami!
Bonjour Dany !
Pour VFTF, j’avoue que je connaissais pas leur premier EP que je me suis empressé donc de télécharger sur bandcamp. Je comprends mieux!
En effet cette toute première cuvée était nettement plus « djent ».
Disons que pour une des rares fois ou on parlait du groupe ( qui a eu très peu de chronique en français) j’étais un peu déçu du 5 🙂
A une prochaine chronique !
vitja c’ est intéressant au niveau du djent et du metalcore bonnes ambiances
merci l’ami… dommage que je n’ai plus le temps d’écrire des chroniques, car beaucoup de bons albums dans le genre sont parus dernièrement. Content que ça t’aies plu !