Que la force du djent soit avec vous !

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Ça y est, on y revient : retour au djent ! Depuis le début de l’année, on retrouve ça et là quelques excellentes productions djent. Tout ça parmi un flux ininterrompu de réalisations par des gugusses qui semblent croire que le djent, c’est facile et qu’il s’agit d’attaquer la huitième corde d’une Ibanez avec un plectre pour savoir en jouer (soupirs). Après quelques mois sans réel intérêt à ce niveau, revoici le « djent revival ». Je prends ici, l’espace d’un papier, le temps de vous convier à quelques écoutes. On dirait d’ailleurs que cette fin d’été amène quelques joyaux ici et là après un petit temps mort. Ça y est, les amis, fini le « doldrum » en mer, le vent regonfle à nouveau les voiles !

Cette année, l’une des plus intéressantes découvertes dans le genre est probablement Diamond Construct. La formation, originaire de la Nouvelle-Galles du Sud, nous présente son second opus. En 2014, le groupe djent/metalcore nous introduisait à ses mélodies lourdes et techniquement assurées avec Into The Sky. On avait alors droit à un disque intéressant, mais dont la qualité de production laissait un peu à désirer (disons-le, il y a pire). Les parties vocales étaient également imparfaites, parfois décalées entre elles, un peu trop ténues à d’autres moments. Force est de constater qu’Event Horizon démontre une nette amélioration par rapport à la parution antérieure. On pourrait même dire que Diamond Construct donne un djent d’une qualité supérieure, un djent d’enfer qui risque de ne pas déplaire aux fans de Erra, Amber Sea et Monuments, de même qu’aux amateurs de djent plus « mainstream » dans la veine de Periphery.

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La formation ERRA nous a elle aussi livré une merveilleuse galette ce printemps dernier. Drift, le troisième LP du groupe d’Alabama, nous donne accès au meilleur du quatuor de Birmingham. Un peu plus metalcore que les précédents albums, cette dernière réalisation exploite davantage le chant clean de Jesse Cash que dans le titres plus lourds du EP Moments Of Clarity, un autre succès paru sous la célèbre enseigne de Sumerian Records (Periphery, Animals As Leaders, Born Of Osiris, Betraying The Martyr, Veil Of Maya et autres gros coups). J’ai particulièrement été séduit par Moments Of Clarity à sa sortie. J’y trouvais une bonne dose de shredding, une lourdeur très caractéristique et un équilibre parfait entre l’harmonique et le pesant. Avec Drift, on a droit à plus de douceur, le côté plus inspiré par le projet indie rock Ghost Atlas, une formation menée par le jeune Cash. Mais cette douceur sied à ravir aux nouvelles compositions du groupe. J’accole mon sceau d’approbation à ce disque sans même hésiter une seule seconde.

Wovenwar, un autre groupe metalcore/djent s’avère aussi très prometteur. On a connu leur premier album éponyme en 2014 et franchement, tout cela augurait fort bien. Honor Is Dead, le second album de la formation, nous ramène au metal des routards Papa Roach et des formations contemporaines Phinehas, The Color Morale et Wolves At The Gates (trois formations metalcore que j’affectionne particulièrement). Le single Censorhip nous offre un fantastique aperçu de ce qui nous attend le 21 octobre prochain. Ça sent déjà le coup de cœur et la grosse chronique…

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La formation états-unienne Smoke Signals nous offre également une production béton. Anxiety, la seconde parution du groupe, plaira aux fans de djent pur et dur. Aucun vocal clean, aucune accalmie à la TesseracT, si ce n’est de « The Red Dress », une pièce instrumentale à laquelle on a greffé la bande-son d’une scène de l’excellent film Requiem For A Dream (v.f. de Retour à Brooklyn) où Sara Goldfarb, la mère d’un jeune junky qui rêve de s’évader avec sa douce Jennifer Connelly et ne plus rien foutre d’autre que dépenser son blé au gré de la vie en faisant le deal de dope du siècle, s’inflige un jeûne pour pouvoir passer à une horrible émission de télé américaine façon Jerry Springer. C’est au cours de cet extrait qu’elle démontre une névrose pathétique à outrance, affublée d’une robe rouge beaucoup trop petite pour elle (elle portait ce vêtement à la mort de son mari des décennies auparavant). Ce que les amphétamines peuvent faire… Enfin, ce disque est ahurissant ! Le seul hic est peut-être le ton général de l’album : il s’agit d’un ton unique. C’est un djent un peu monolithique, un peu moins développé que le djent des quatre ou cinq dernières années. Mais ça casse des gueules à coup de matraque malgré tout !

En somme, le printemps et le début d’automne nous offrent de grandes pointures du côté du djent et du metalcore (genres de plus en plus séparés par une très fine ligne rouge qui confère plus au film protecteur qu’à la frontière faite de fil barbelé). La formation The Healing, avec son album Elevate, nous montre de quel bois se chauffe le quatuor canadien. The Color Morale, avec son nouvel album Desolate Divine, élève le niveau d’un solide cran (leur meilleur disque à ce jour), alors que les icônes du djent lourd Pathways, The Room Colored Charlatan et Petroglyphs nous dévoilaient respectivement leur album Dies Irae, The Veil That Conceals et Astrals. Bien sûr, ces derniers méritent une chronique complète, j’y reviendrai donc prochainement…

Des vieux routiers nous ont également livré de nouveaux travaux sur lesquels on aurait fort à dire si le temps ne nous manquait pas aussi cruellement. Les vétérans de Textures nous ont offert le premier volet d’un dyptique. Phenotype, un chef-d’oeuvre djent très attendu du public, est paru en février dernier. Probablement l’album le plus abouti de la formation. Ça promet pour la sortie de Genotype, le volet II, prévue pour début 2017 ! Les vétérans du groupe metalcore Outline In Color ont eux aussi contribué au monument cette année. Struggle, le quatrième album du sextuor quasi-adolescent, perpétue la tradition instaurée depuis 2009 (je qualifie ce groupe de « vétéran », car mener la barque d’un groupe metalcore pendant 7 ans, ça tient de l’exploit !).

Des sorties djent/metalcore remarquables cette année, je pourrais également citer celles de l’album The Guilt & The Grief de Polaris, de même que la première réalisation du groupe africain Riddlebreak. Collapsar, qui marque les débuts de la formation de Johannesburg, n’invente ni la roue ni le feu, mais ça tient la route et c’est bon dans les oreilles ! Et je serais ingrat de ne pas souligner la sortie de l’excellentissime King Of Everything du groupe russe Jinjer… que de puissance autant vocale qu’instrumentale ! La chanteuse de la formation démontre que le metal au féminin, ça peut décaper des murs !

Et puis, sont annoncées les meilleurs productions djent indépendantes pour septembre et octobre 2016 ! Je suis tout excité… Shokran nous annonce la sortie d’Exodus pour demain, 17 septembre (un cadeau qui tombe à pique pour mon anniversaire, justement). On a tellement attendu cet album de malheur, après plus d’un an de décalage, grrrr ! Et puis viendront également les albums Origins de North Of Eden (30 septembre), The Violent Sleep Of Reason de Meshuggah (7 octobre) et Meta de Car Bomb (28 octobre).

Je n’ai fait ici que souligner les sorties djent et metalcore qui, à mes oreilles, valent le détour. Certes, je ne m’attarde que très peu à décrire chaque réalisation. Et c’est bien dommage. Or, pour ceux et celles qui carburent à cette musique comme moi, ce papier fait office de piste plus que de critique. N’en tient qu’à vous de retenir ou non ces noms. Je vous certifie cependant que certains albums parmi ceux-ci font la preuve que le djent n’est pas encore mort. Il semble bien en vie, parcouru à l’occasion de quelques spasmes épisodiques. Allez, écoutez pour voir !

Dann ‘the djentle giant’

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