Persefone – Aathma
ViciSolum Productions
2017
Sidérant et contemplatif, voilà les deux termes que j’emploierais pour définir Aathma, le tout nouvel album du groupe death progressif Persefone. Voilà un cinquième album qui s’impose comme une œuvre que l’on peut déjà considérer comme étant ultime. J’estime que cette parution marque l’apogée de la formation d’Andorre et qu’il sera difficile, voire impossible de faire mieux désormais.
Aathma, c’est le nec plus ultra du death prog mélodique. De la technicité, de l’inventivité, du rythme, de la recherche, de l’éclatement et de l’harmonie. Mélange de classique et de metal très actuel, Aathma fait foi du caractère très avant-gardiste, pragmatique et curieux du metal moderne : influences jazz, influences du grand courant classique de l’époque romantique des Mahler, Beethoven et Chopin (« Aathma Part IV »), avec à l’esprit l’essence vibrante et décapante du death mélodique que l’on a connu récemment chez Opeth, Soilwork, Borknagar et consorts tout en flirtant sérieusement avec le rock progressif le plus caractéristique et des airs que l’on croirait empruntés à Scenes From A Memory de Dream Theater à certains moments (notamment dans « One Of Many »). On trouve de tout dans cet album, du parfum djent parfois tendance dans des pièces telles que « Spirals Within Thy Being » et « Stillness Is Timeless » au post-rock cinématique le plus inattendu dans « Cosmic Walkes », « Vaccum » et le premier segment « Aathma Part I & II». Un album donc surprenant et éclectique à souhait !
Une musique intelligente qui me rappelle RXYZYXR et Serdce, cette formation de death progressif expérimental dont je vous ai parlé la semaine dernière. Avec ses harmonies et ses expérimentations ponctuées de violences temporaires et d’accalmies momentanées, Persefone démontre que la technique ne suffit pas et que le cœur doit y être avant tout (on déconstruit la théorie musicale et on extrapole une fois l’esprit insufflé à la musique, pas avant). C’est ainsi que procède la formation depuis ses débuts, en 2001.
Je m’étais délecté de Spiritual Migration à sa sortie en 2013. Il s’agissait là d’une savante combinaison de black et de death metal avec cette touche de progressif plus ou moins marquée. Or, les autres albums du groupe m’avaient laissé plutôt indifférent. On n’y était pas encore. On cherchait, on se questionnait. Shin-Ken laissait présager une seconde phase d’évolution chez Persefone. On mettait doucement le pied en territoire progressif, on y délaissait quelque peu le metal brut au profit d’une exploration sonore et compositionnelle. En somme, c’est le disque de 2013 qui vient tout bouleverser et qui marquera désormais le son et l’esprit Persefone.
Avec Aathma, on est encore à un autre niveau. On côtoie de plus en plus le rock et le metal progressif, ignorant d’ailleurs la mince ligne rouge qui scinde les deux genres de façon nette pour les puristes. Tout comme Opeth ou Between The Buried And Me, le groupe d’Andorre intègre à son metal des mesures de clavier rock prog, des passages classiques au piano, des solis clean avec reverb et chorus et des passages de batterie jazzés. On est parfois loin du black/death metal des premiers jours. On ose, on transgresse, on fait ce que l’on veut, on fait comme on le sent. De la musique honnête, de la musique audacieuse pour le simple amour de la musique.
J’ignore si le changement de line-up peut avoir déterminé ce virage ou si tout cela n’est que dans l’air du temps (on le voit, beaucoup de groupes essentiellement metal rejoignent le côté plus clair de la force, quitte à perdre certains fans et à en gagner quelques autres). Depuis 2015, le batteur Sergi Verdeguer s’est ajouté à la formation, alors que tout récemment, en 2016, arrivait le jeune guitariste Filipe Baldia, tous deux issus du groupe death prog NAMI. Je ne serais pas surpris que cette addition ait pu influencer grandement la musique de Persefone. Il n’y a qu’à écouter la section de cuivres dans les chansons « Ariadna » et « Dream Eater » sur The Eternal Light Of Unconscious Mind à 2:15 ou d’écouter la pièce « Crimson Sky » (un peu plus rock), pour finalement en conclure que, oui, la présence de Verdeguer et Baldia fait une énorme différence !
Je souhaite donc la plus cordiale bienvenue à ces deux nouveaux membres de la confrérie Persefone pour avoir ajouté ce « oomph ! » à la musique d’un groupe dont j’étais déjà fan. Je souhaite également que les amoureux du progressif et du metal en général se donnent la peine d’écouter cet album aux compositions riches et complètes en soi.
Pour nos lecteurs de France, à noter que le groupe se produira à Paris, à La Boule Noire le 14 avril 2017, puis le 15 avril au Ferrailleur à Nantes
Dann ‘the djentle giant’
Groupe qui mérite aujourd’hui des grande voire très grandes salles de concert !
A l’apogée d’une carrière de groupe Rock,metal,progressif autant que des groupes comme Dream Theater ou autre ……
Faut absolument developper dans l’harmonie,la recherche instrumentale,la technique est déjà là et ne doit pas surpasser par son energie la creativité melodique et harmonieuse de la musique sinon on restera dans un vacarme insoluble !
Attention au piege ………….