Nova Collective – The Further Side
The Further Side
Metal Blade Records
2017
Metal Blade Records
2017

On l’attendait avec impatience celui-là… Et l’attente fût récompensée vendredi dernier ! Le tout premier album du supergroupe Nova Collective vient de pointer son nez dans le territoire insoumis du jazz fusion et du metal progressif instrumental.
Les attentes étaient très élevées. Quoi de plus normal que d’espérer la crème de la crème lorsqu’on nous annonce qu’un collectif composé du bassiste Dan Briggs (Between The Buried And Me), du guitariste Richard Henshall et du claviériste Pete Jones (Haken), de même que du légendaire batteur Matt Lynch (Trioscapes, Cynic) va bientôt être lancé sur le marché !
On le voit bien, les supergroupes metal ont la cote ces derniers temps. Je pense notamment à Gone Is Gone, à Soen et Conquering Dystopia. Ceux-ci font frémir le monde du metal comme des héros de Marvel. Par anticipation, on se demande d’abord quelle sera l’attitude des musiciens, quel mariage résultera de tous ces égos et quel son cela produira. Et on angoisse autant que l’on s’enthousiasme. Ce peut être catastrophique ou carrément brillant. Nova Collective fait néanmoins partie de la seconde catégorie. C’est du génie, voire de la chimie pure ! Rythmes enchevêtrés à mi-chemin entre le progressif et le jazz, exploration totale, et ce, en terre très peu connue. Car on va l’admettre, le jazz fusion est bien loin de saturer le marché ! Et c’est bien ainsi, car si les productions du genre sont rares, elles sont néanmoins d’une ingéniosité et d’une efficacité terrible, pensons notamment à la musique de Dodecahedron, d’Ephel Duath, Exivious, Planet X, Behold… The Arctopus, Blotted Science, Gordian Knot, Liquid Tension Experiment et à Animal As Leaders, entre autres noms (et non, même si je suis fan fini de djent, pour moi AAL c’est du jazz fusion d’abord et avant tout…).

Ici, avec Further Side, Nova Collective en rajoute une autre couche. Non contents d’ajouter une structure jazz au metal (ce qui donne le jazz fusion), les compositeurs de ce monument musical ajoutent le progressif à l’amalgame ; on pourrait pousser l’audace jusqu’à qualifier cette musique de jazz fusion progressif (mais on ne le fera pas… jedi’s mind trick ou coup du flashouilleur dans Men In Black, faites comme si je n’avais rien dit… vous avez déjà tout oublié). C’est de cette savante combinaison jazz + metal + progressif + expérimentation dont nous sommes tous tombés amoureux aux premiers abords. C’est ce qui nous ramène à Coma Ecliptic de BTBAM, à Kindly Bent To Free Us de Cynic, à The Moutain ou Affinity de Haken et à l’incomparable Digital Dream Sequence de Trioscapes.
Du génie, de la folie (un heureux mélange des deux), de l’énergie, de la technique (beaucoup de technique), c’est ce qui vous attends avec cet album. Pour les autres, c’est un bon coup de pieds dans les miches qui vous attend (mais non, c’est pas sérieux, là…).
Inspiré par cette sortie jazz fusion ô combien savoureuse, je vous propose de vous initier à Trioscapes la semaine prochaine, histoire de profiter de cette belle vague et de creuser le filon bien comme il faut. Car Nova Collective crée une effervescence dans ma petite cervelle attirée par le beau, l’audacieux et l’innovant. À la semaine prochaine, donc…
Dann ‘the djentle giant’
