John Wesley – A Way You’ll Never Be

A Way You'll Never Be
John Wesley
2016
Inside Out Music

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Hey, John Wesley je lui ai serré la main ! Alors tu penses bien, lui et moi c’est cul et chemise. Même si c’est lui qui fait la chemise, c’est quand même très agréable… Et puis ma rencontre avec lui était tout à fait particulière puisque c’était l’une des premières fois où je retrouvais la femme qui allait devenir ma femme. C’était à Boston, il faisait beau, nous avions mangé un homard que nous avions bien du mal à digérer. Pourtant c’est léger le homard…

De quoi je parlais déjà, ah oui le dernier John Wesley. J’amène donc ma princesse à un concert de John Wesley. Et là, à la fin d’une prestation en solo (seul sur scène donc), tout à fait agréable et qui sentait bon l’artiste talentueux sans une tune, pour impressionner ma belle, je n’écoute que mon courage et me dirige droit comme un i, la main en avant et les yeux écarquillés de terreur vers l’artiste. J’ai bafouillé quelques mots ridicules comme l’aurait fait Obélix à Falbalas et j’ai tourné les talons aussi sec sous le regard amusé de la femme qui allait devenir ma femme et qui donc ne m’en a pas trop tenu rigueur.

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Tout ça pour vous dire que j’ai une relation particulière avec John Wesley. Je le suis depuis ses débuts, soutenu par Marillion musicien d’appoint et première partie de Steve Wilson et Porcupine Tree ( des références tout de même ). Je l’ai admiré dans sa période révoltée où il offrait à ses deux fans en délire ses albums en téléchargement gratuit depuis son site (cliquez sur ce lien). Les albums qui ont suivi le superbe Under The Red And The White Flag (1994) n’étaient peut-être pas toujours aussi bons, mais je dois avouer que sa voix et son jeu de guitare me touchent beaucoup. Il touche moins ma femme je dois l’avouer, et c’est tant mieux, car tout John Wesley qu’il est, je n’accepterais pas qu’il touche ma femme.

Si vous voulez évaluer mes goûts en terme de John Wesley, je dirai que je n’ai jamais réussi à écouter entièrement ni Emperor Falls (1998) ni Disconnect (2014), mais que j’adore The Closing Of Pale Blue Eyes (1995) et Shiver (2005). Dans cette vaste fourchette, A Way You’ll Never Be, son septième  album, où puis-je me le mettre? (t’as bien une idée ? Et bien tu te la gardes ton idée !!!).

Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il a bien appris son petit Wilson illustré. John a gardé sa voix plaintive, mais a progressivement échangé ses guitares acoustiques pour du trash 100% Porcupine mâtinées, comme il se doit, avec ces habituelles mesures asymétriques. Allez ami, comptons, comptons: « By The Light Of A Sun » est introduit par un délicieux riff de guitare champêtre en 5/4, 6/4, 5/4 et 9/4 à vous déchirer les amygdales de plaisir. Le couplet débute dans un 4/4 planqué et un 7/4 à vous passer l’envie de compter. À peine deux mesures de 4/4 franc et massif pour faire respirer les rameurs et John nous replonge la tête dans le sot des mesures bancales pour nous y noyer comme y font les tortionnaires au camp de Guantanamo. Les survivants seront achevés au solo final délirant en 11/8 et 3/4. Allez, vas-y, compte si t’es un homme ! Et si tu n as pas compté (moi, je ne suis pas là pour juger qui que ce soit), tu en ressors avec une sorte de malaise vachement bien trouvé et qui illustre bien le propos. Il est fort ce Wesley.

« A Way You’ll Never Be », dans un 7/8, 3/8 et 4/4  moins déstabilisant ne finira quand même pas repris par Taylor Swift. « To Outrun The Sun » sonne moins Wilson et plus Wesley. C’est beau Wesley qui chante Wesley ! Avec « Revolutionist » on revient chez Wilson. Rien à dire, va écouter Wilson si tu ne vois pas ce que je veux dire. Dans « Nada » y’a des guitares acoustiques ! Merci Mossieu l’artiste. Un peu de ternaire (une petite valse), pour la douce « The Silence Of Coffee ». Le reverb sur la voix et les guitares…. tu veux une taffe ? Un instrumental, ça s’imposait. C’est fait : « Unsafe Space ». Et c’est quoi qui fait la mélodie ? T’as finis avec tes questions idiotes et retourne jouer à Guitar Hero comme tout le monde. « Sun. A. Rose », avec une charmante et discrète citation  de « By The Light Of A Sun » nous faire passer l album pour un concept. Nous, on l’aime bien, alors on fait comme Patricia, on croit tout ce qu’il dit. « Epic » » et « Pointless Endeavors » ne te décevront pas si t’es allé jusque là dans l’album.

Alors quoi tu ne l’aimes pas cet album ? Ahhhhh sisisisi. Il est très homogène et moi Wilson et Wesley j’aime beaucoup. On ne peut pas toujours attendre d’être surpris et puis cette musique c’est comme la grippe, il faut la période d’incubation. Alors,  incube !

Pascal Bouquillard

https://johnwesley.bandcamp.com

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