Comedy Of Errors – Spirit
Comedy Of Errors
Dark Peak
Comedy Of Errors est un groupe de rock néo-progressif qui s’est fait (un peu) connaître à la fin des années quatre-vingt avec son album éponyme qui proposait une musique dans la droite lignée de ce que l’on pouvait attendre des ténors du genre qu’étaient alors Pendragon, Pallas ou IQ. Le chanteur de Comedy Of Errors possède d’ailleurs un timbre de voix fort proche de celui de Nick Barrett (Pendragon). Puis, silence radio jusqu’au come back inattendu de 2011 avec l’album Disobey. Depuis, Fanfare & Fantasy (2013) et Spirit (2015) ont suivi, produisant toujours des albums inscrits dans ce genre très codifié qu’est resté le rock progressif de deuxième génération, mouvement popularisé par Marillion avec son premier chef-d’œuvre, Script For A Jester’s Tear, en 1983.
La formation, si elle n’a en rien révolutionné ce style souvent honni, a tout de même consenti à améliorer la production de ses derniers disques qui, de ce fait, surpassent allégrement le premier essai de 1988. À cet égard, Spirit se présente comme un très bon album de Pendragon, pardon, de Comedy Of Errors, qui aurait pu tout aussi bien sortir en 1997 et faire suite au superbe The Masquerade Overture, de… Pendragon justement. Vous l’aurez compris, Comedy Of Errors se fraie un chemin en venant quérir les déçus des dernières productions « trop viriles« de la bande à Nick Barrett. Et, dans le genre, force est de constater que l’ambition semble maîtrisée tant les compositions et les arrangements, de toute beauté, plongeront sans peine l’auditeur dans des délices ouatés plus célébrés depuis The Window of Life de… Pendragon (1993).
Comedy Of Errors porte diablement bien son nom. Mais si Shakespeare avait volontairement voulu se moquer de son public avec cette pièce baroque (littéralement « La Comédie des erreurs« ) qui ne se vendait pas comme telle, Comedy Of Errors, en toute innocence, creuse son sillon délaissé par la plupart des chefs de file du genre qui ont par trop durci leur musique dès l’an 2000 (IQ, Arena, Pendragon ou Galahad), afin de conquérir un public plus large ?
Christophe Gigon