Uncle Acid – The Night Creeper

The Night Creeper
Uncle Acid
2015
Rise Above Records

Uncle Acid-The Night Creeper

L’Oiseau Au Plumage De Cristal ? Non ?
Six Femmes Pour l’Assassin ? Toujours pas ?
La Queue Du Scorpion ? Oh, l’autre ?!
Le Tueur À l’Orchidée ? Sérieux ?
Mais Qu’avez-vous Fait À Solange ?  Vraiment rien ?

Pas de bol, car aujourd’hui on va parler films glauques. On va confabuler sur de jeunes femmes apeurées dans ces ruelles obscures (et sordides), on va tergiverser sur les actes sombres d’un tueur aussi énigmatique que sadique. On va jaser sur les pulsions, l’érotisme soft, les poitrines dénudées, les armes blanches symboliquement phalliques, l’inévitable traque labyrinthique et l’analyse sémantique. Voilà le programme. Ici, on cause thriller, roman de gare et giallos « made in Britain ». Oui, je cite des films italiens, mais ça se passe en Angleterre… Et alors ? Un problème ?

On déambule – de nuit – dans la ville tentaculaire. Sa luxure, ses cabarets, ses filles faciles, ses néons, ses couleurs, sa vie éphémère et ses ombres abritant quelques tueurs mystérieux. Un corps découvert sur le trottoir, un autre sous un pont et encore un à la vue de tous pendu au feu de carrefour. Première page dans les journaux, les titres sont en gras, la police inefficace, la paranoïa s’installe. N’en jetez plus, ça y est, j’y suis. Je pourrais même y filmer, caméra à l’épaule, la fuite désespérée (et forcément inutile) de la fraîche victime. Et boum ! Me voilà propulsé monteur d’une intrigue sanguinolente sur une musique vintage qui n’aurait pas dépareillé sur un Maniac ou un Paranoïa de la Hammer Film comme sur les plus beaux travellings des Frissons de l’Angoisse d’un Dario Argento pas encore accro à la colle forte.

Ester Segarra

Car Uncle Acid, c’est la friperie sur Oberkampf, la vielle fringue sortie de la penderie, le vieux son, chaud et grésillant, une ambiance qu’on a seulement vu arriver à la fin de l’adolescence sur dvd et écouté sur les vinyles familiaux rappelant l’enfance de nos vieux. C’est que le vintage a le vent en poupe. Retrouver le son d’une époque qu’on n’a pas connue (ou peu), à moins d’avoir une Dolorean sous la main (et un ami du nom de Doc), ça c’est le pied ! Là où Kadavar ne surprend plus avec Berlin et que The Sword se vautre lamentablement avec l’un des pires albums que j’ai entendu cette année, Uncle Acid reste campé sur ses pieds en plein 70’s, en équilibre néanmoins. Entre un Beatles définitivement passé du côté obscur et un Black Sabbath ayant un peu trop barboté dans une piscine de LSD, le quatuor de Cambridge réveille les tréfonds de la pop culture, les mélodies acides, le chant lointain, les variations de tempo – contexte narratif oblige – lancinantes jouant sur un suspens aussi bien narratif qu’émotionnel. Car oui, sauras-tu trouver et démasquer le meurtrier ? Pourras-tu mettre fin à cette enquête dans cette ambiance où se mêlent sexe et violence décomplexées ? Trouveras-tu, enfin, le Creeper et quel est son visage ?

Et quelle sera la fin de cette chronique ?
C’est à toi de le décider. Un indice, le meurtrier a…

Jéré Mignon

http://acidcoven.com

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