The Passing – All On Feeling

All On Feeling
The Passing
2012
Autoproduction

The Passing-All on feeling

Ça me semble aussi insipide de traiter de cet album que de parler de Nickelback ou de Three Days Grace. Ouais, je sais… Ça ne casse pas des briques et ça n’étonne pas. Je vous habitue à plus profond, à plus technique, à plus étrange. Mais bon, je m’oblige à sortir de mes zones de confort. Car, oui, je n’ai pas qu’une unique zone de confort, il me semble plutôt que je fais dans la géographie culturelle, question zone, partant parfois vers l’est qui sent les épices et les marasmes du Gange pour faire un détour par le froid et le continent Arctique en concert avec TesseracT, alors qu’à d’autres occasion je vais sombrer des navires avec des flibustiers chiliens avec un metal bien nautique au sud des Amériques.

Cette fois-ci, je n’irai pas bien loin. Je pourrais même faire le trajet à vélo. On parle ici d’un groupe de Chicago qui fait dans l’alternatif le plus radiophonique de la décennie. Dans la même trempe, il me semble qu’on pourrait rapprocher The Passing avec  Seether, Finger Eleven et Red. En ce qui me concerne, rien que je n’écoute vraiment (hormis l’intéressant Of Beauty And Rage de Red). Ça sent la facilité, le trop accessible pour être aimé longtemps, ça sent les trois accords et la voix à la Chad Kroeger (oh, merde, j’ai un goût de vomis dans la bouche… vite, quelque chose à boire pour me rincer, et vite !). Mais bon, outre ce côté mièvre, pop et banal qui confère à la musique de The Passing l’appellation de « lieu commun » et de « safe rock » (si je fais allusion au concept conservateur du « safe sex », une sexualité plate et sans aventure, codifiée par les mœurs, le conformisme de bon aloi et la pression sociale de cadrer à tout prix), la musique de la formation originaire de l’Illinois a de quoi terminer ses jours dans la platine de votre auto, en route pour les vacances ou le périple de week-end.

The Passing-band

Des guitares simples, mais tout de même accrocheuses, une basse qui tient son rôle de trame de fond, une batterie qui marque les mesures comme une horloge les secondes, une voix efficace mais qui ne sort pas du lot, un côté concours de talent gagné à coup de calculs marketing et de stratégie de marché, voilà ce qu’est The Passing. Mais on accroche quand même. D’abord pour la sublime pochette (celle qui ferait rêver Wim Wenders avec son film Pina), puis ensuite pour la musique qui fait le travail, pour la musique qui nous entraine et nous accompagne pour des moments neutres de la vie. Parce que, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais la musique que j’écoute va de paire avec mon humeur. Lorsque j’ai plein d’énergie, que je me sens déterminé, on peut entendre à travers mes écouteurs le blastbeat d’un air de death mélodique, de djent ou de gros metal progressif. Idem lorsque j’ai la rage. Mais là, c’est parfois même du gros black metal bien lourd et bien corrosif. Et puis, si j’ai la nostalgie, j’écoute du Pink Floyd, du classic rock ou du Dave Kerzner. Si j’ai juste le goût d’écouter de la musique pour écouter de la musique, je tape dans les classiques : Nirvana, STP, Oasis «and the like»… La musique détermine mon humeur, et à l’inverse, mon humeur détermine mon choix musical. Je ne peux donc partir avec un seul album en poche. Ma bibliothèque ambulante contient 12 000 titres, et je cherche encore la musique qui conviendra au moment.

Je disais donc que The Passing fait une musique qui n’exige pas de sentiment ni d’émotion aprioriques. On écoute ce petit EP tout mignon avec pour seul objectif celui d’écouter de la musique. Je me rappelle une époque, début 2000, où le nu metal et autres metal de radio pouvaient être entendus à peu près partout. C’était l’époque des P.O.D., Linkin Park, Limp Bizkit, Papa Roach, Mudvayne, Drowning Pool, Staind et Disturbed. Rien de mémorable, rien qui ne maculera d’encre les anthologies musicales. Rien qui ne refera ni ne révolutionnera l’histoire du rock. Mais personne ne déteste ça. On ignore ce que l’on aime là-dedans, mais on aime ça. Rebelles et amants des sous-genres et de l’underground dont je suis le fier membre (et membre du Fight Club de Tyler Durden, tant qu’à y être), admettez qu’une fois de temps en temps, ça fait du bien d’écouter ce genre de musique pour écouter ce genre de musique. Plaisir coupable, s’il en est.

Dann

https://thepassing1.bandcamp.com/album/all-on-feeling

https://www.facebook.com/thepassing

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