Live report – Arman Méliès au 104 de Paris

Arman Méliès au 104 de Paris le Jeudi 8 Décembre 2016 – Live Report

C’était à un concert plein de surprises et d’invités que nous conviait Arman Méliès le 8 décembre dernier au 104. La fin d’une tournée entamée il y a un an et qui a été la plus longue de sa carrière en solo. En effet, le succès de Vertigone a fait qu’il a pu tourner beaucoup plus qu’il ne l’avait envisagé, au grand plaisir de son cercle de fans grandissant. Bien sûr qu’il mérite plus d’exposition Arman, plus d’opportunités de le voir jouer, plus de bouche à oreille … Cet artiste vaut vraiment le détour ! Et sur scène, il arrive à convaincre tout le monde. Et ce concert au 104 était une nouvelle démonstration de son talent.

Le Vertigone Tour avait commencé avec les premières parties d’Hubert-Félix Thiéfaine, avec qui Arman avait collaboré sur ses deux derniers opus. A l’époque, le choix de n’avoir sur scène qu’un batteur, en l’occurrence l’ami Mathieu Pigné (Radiosofa, Basquiat’s Black Kingdom, Julien Doré), avait de quoi surprendre, l’album étant le plus rock de sa carrière. Avec deux bassistes sur le disque, il était dommage de ne pas s’entourer d’une formation complète. Mais avec Arman, il faut s’attendre à tout ! Déjà, les premiers live faisaient ressortir le plaisir de chanter d’Arman (il pousse la voix comme jamais), et la prédominance retrouvée de la guitare électrique qu’il aime amener au bout de ses voyages intenses.  Puis le brillant Adrien Soleiman rejoignit le duo aux claviers et au saxophone, apportant cette touche apaisante à ces saillies volcaniques. Adrien est le ciment de ce trio, et ses interventions au saxophone impressionnent de maîtrise, notamment sur « Le Volcan 2 » (et rappelez-vous d’aller écouter son premier album Brille !). Exit l’excellent Mathieu, entrée du fabuleux Antoine Kerninon à la batterie pour la tournée en tête d’affiche. Antoine, on le connait aussi dans Jill Is Lucky ou Autour De Lucie. A chaque concert, son énergie et sa technique éclaboussent le public qui en reste pantois. Et en plus, le gars est modeste ! Les rythmiques imposées par « Silvaplana », « Le Volcan Même » ou « Tessa » par exemple ne sont pas faciles et Antoine s’impose vraiment comme un des meilleurs batteurs français.

Un an plus tard, nous retrouvons donc ce trio au 104. La set list a été remaniée pour faire place à des duos ; cependant Arman n’est pas du genre à enquiller les titres « best of ». Il en résulte 1h45 de bonheur musical (le concert le plus long de sa carrière, Arman aimant habituellement les choses courtes et intenses !), couronnant un parcours sans fautes. Le set commence par « Silvaplana »,  cette fois ci non amputée de son intro classieuse. Un morceau de 10 minutes extrait de IV qui envoûte et emporte dans une spirale émotionnelle qui contredit la froideur des sonorités électroniques de sa partie instrumentale. Un chaud/froid magistral, un classique. Puis c’est Vertigone qui est passé au crible avec les gigantesques « Mercure », « Tessa », et « Constamment Je Brûle ». Exhumée de son premier album Néons Blancs Et Asphaltine, « 1000 Particules » est une première surprise, morceau délicat et subtil, une pépite. Il est vrai que ces « vieilleries » comme il les appelle, nous manquent.

Arman fait ensuite venir Adrien sur le devant de la scène en le laissant interpréter un de ses titres, le fascinant « La Nuit Tombée ». Plaisir immédiat, avec un ajout instrumental de haute volée. Le temps des duos arrive avec tout d’abord Maissiat, qui vient poser sa voix sur « Fuir (La Belle Echapée) ». Arman a choisi de garder la version électro stratosphérique réinventée à l’occasion de la dernière tournée; comme il a raison !

Puis, c’est Katel qui nous gratifie de son élégance sur « Les Chevaux Du Vent Fou ». La Maison Tellier (Raoul au Banjo et Helmut au chant) met le feu sur une nouvelle chanson, « La Soif », qu’Arman interprétait de temps en temps seul en fin de concert. Ici, la dimension atteinte en fait un classique instantané. Simplement sublime ! Raoul reste au banjo pour accompagner la voix d’Alain Bashung sur « Vénus », hommage à un homme inspiré et inspirant, avec qui Arman avait collaboré pour Bleu Pétrole. Ils avaient aussi enregistré un duo, « Ivres », que l’on peut retrouver sur la seconde version des Tortures Volontaires. Un moment suspendu, avec la guitare magique d’Arman et ce banjo fabuleux. Dernière surprise, le retour de Mathieu Pigné à la batterie. Deux batteurs sur scène pour « Le Volcan, Même » et ses deux parties musicalement géniales. Une version de 25 minutes où les musiciens s’éclatent. Les parties d’Antoine et de Mathieu se répondent et se complètent avec brio, le sax d’Adrien est une pure merveille et Arman triture sa guitare comme jamais. Intense et brûlant !

En rappel, Katel et Maissiat reviennent … sans Arman ! Elles interprètent très joliment « En Nous La Vie », aidées d’un duo de saxophone (Adrien et Antoine, qui en joue aussi). Magistral ! On aurait pu croire qu’ils allaient enchaîner sur « Mon Plus Bel Incendie » qu’Arman avait joué au Café de la Danse et qui comportait une partie à deux sax, eh bien non. Arman revient avec sa guitare acoustique dans la salle et interprète « Modesta », nouvelle chanson pleine d’émotions.

Un concert qui a tenu ses promesses, bien largement. Il reste à souhaiter que le public d’Arman Méliès s’étoffe, et que les médias commencent à lui offrir une plus grande tribune. En attendant, on pourra le retrouver aux côtés de Julien Doré pour sa prochaine tournée, un petit peu avant il y aura des signes d’activités du côté de Gran Volcano en compagnie de Franck Cazenave, et qui sait, peut-être aura-t-il le temps de sortir son projet avec un musicien de jazz ou pourquoi pas, allez, soyons fous : le fameux disque de son groupe post-rock cinématographique Basquiat’s Black Kingdom !

Fred Natuzzi

https://www.facebook.com/armanmelies

Setlist :

Silvaplana (Röcken – Schwarzwasser – Der Antichrist)
Mercure
Tessa
Constamment je Brûle
1000 Particules
La Nuit Tombée (avec Adrien Soleiman au chant)
Fuir (La Belle Echapée) (avec Maissiat)
Les Chevaux Du Vent Fou (avec Katel)
La Soif (avec La Maison Tellier)
Vénus (avec La Maison Tellier et la voix d’Alain Bashung)
Le Volcan, Même (Part 1 & 2) (avec Mathieu Pigné)
——–
En Nous La Vie (Katel & Maissiat seules)
Modesta

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