Jamie-Lee Smit – Mon Amour Monique

Mon Amour Monique
Jamie-Lee Smit
2015
Epictronic/Titan Lab

Jamie-Lee-Smit-Mon-Amour-Monique

Ayant démarré très tôt une carrière musicale gravitant autour de projets métal, dont le dernier en date est Azylya, Jamie-Lee Smit publie avec « Mon Amour Monique » son premier album solo. C’est un témoignage très personnel qu’elle nous livre, loin de ses repères habituels. En effet, d’une part la musique navigue dans les méandres d’un rock lumineux, et d’autre part, les paroles sont en français, même si, comme le titre de certaines pièces le suggère, l’anglais n’est pas exclu. Jamie garde le timbre pur des voix célestes du métal symphonique, ce qui peut surprendre dans un contexte rock où on attend des textures plus rêches. La musique est entraînante avec des refrains accrocheurs et baignée de notes de guitare tour à tour perlantes et tourbillonnantes. L’accompagnement est certes lumineux, la jeune belge peut néanmoins traiter de sujets sombres. Ainsi, aux côtés d’un explosif « Revivre » gorgé de féérie, ou d’un survolté « Route 66 » plein de nonchalance, elle n’hésite pas à dénoncer le commerce de l’ivoire (le lancinant « Sur La Piste Des Éléphants ») ou l’absurdité de la guerre (l’implorant « Comme Un Soldat »).

A l’image de sa persévérance et de sa pugnacité, il faut apprendre à se relever des épreuves difficiles (le nostalgique « L’Amour De Freddy ») et s’attendre à prendre des coups (l’amusé « Histoire de Serpent »). En outre, elle n’oublie pas de rendre un hommage appuyé à ceux qui l’ont inspirée. Ainsi, là où le chaloupé « Club 27 » salue la mémoire de vedettes rock disparues prématurément, c’est au personnage de fiction Scarlet O’Hara, modèle pour elle de détermination, qu’elle dédie l’enjoué « Tara ».

Jamie-Lee Smit

Ailleurs, elle relate ses peines de cœur, arrivant même à nous surprendre sur « Bye Bye You », non pas par le contenu musical qui reste en phase avec la ligne générale de l’album, mais par le refrain où un « I f*** You » inattendu est entonné de manière sereine. Mais cela participe de l’agencement des contraires que cette chanson se fait un plaisir de mettre en avant (« tu m’as donné des ailes, tu me les as arrachées en plein vol« ). Notons que cette juxtaposition de phrases antinomiques trouve par ailleurs déjà des références dans le passé, ne serait-ce qu’avec le « Prostitute Poem » de Gong.

Voici donc une jeune artiste pleine de ressources, qui aime à s’aventurer là où on ne l’attend pas forcément au vu de son pedigree, et qui sous ses allures de jeune fille frivole, a compris qu’elle vivait dans un « man’s world » dans lequel il fallait jouer des coudes et travailler à la sueur de son front pour s’en sortir.

Lucas Biela (8,5/10)

https://www.facebook.com/smit.jamielee

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