Jadis – No Fear Of Looking Down
JadisMusic
2016
Jadis – No Fear Of Looking Down
No Fear Of Looking Down est sans doute le dernier album qu’ait commandé Philippe Vallin… Nous l’avions fait à quelques heures d’intervalles et avions échangé sur notre estime commune pour ce groupe. Si, comme beaucoup, nous sommes fans du premier Jadis (More Than Meets The Eye, 1992), la suite de la carrière du groupe de Gary Chandler ne nous a pas laissés indifférents et nous avions même une tendresse commune pour Photoplay (2006). Pour ma part, j’ai pu voir à deux occasions Gary Chandler, en première partie de Pendragon (dont une fois en duo avec Steve Thorne). Et je dois bien dire que je suis plutôt admirateur du bonhomme, de son art de la composition, de son jeu de guitare et de sa voix. Il était donc naturel que je me penche sur ce nouvel album, d’autant plus qu’il comporte le retour de Martin Orford, claviériste pour lequel Phil et moi avions également une passion commune…
Il est vrai qu’après un See Right Through You (2012), un peu trop critiqué à notre goût dans les colonnes de C&O (pour ne pas dire qu’il avait été passé au vitriol), on attendait un Jadis plus convaincant ! Certes, Jadis n’est plus le groupe flamboyant d’un genre, le néo-progressif, dont il a fièrement porté l’étendard dans les années 90, avec les IQ, Pallas, Marillion, Pendragon ou Arena. Néanmoins, Gary Chandler a maintenu la barre contre toutes les tempêtes, arrivant même à faire revenir pour cet album un Martin Orford quelque peu fâché avec le business musical (comme on le comprend, entre parenthèses). Et comme le bassiste Andy Marlow et le batteur Steve Christey sont toujours là, cela nous donne un groupe stable pour mettre en lumière les nouvelles compositions du sieur Gary (qui assure également le mixage et la production).
Eh bien, pas de révolution avec ce nouvel opus. On revient plutôt à la qualité de Photoplay, et ce dès l’entame avec « Listen To Me », un des meilleurs titres de l’album, où brillent les guitares et la voix de Gary Chandler. D’ailleurs, comme un message subliminal, le texte revendique un peu cet aspect : écoutez-moi tout simplement, « it’s not a revolution for another greater cause »… La qualité des compositions est là et les arrangements produits par nos quatre compères font qu’aucune monotonie n’est possible. Et comme Orford apporte un plus avec la qualité qu’on lui connait, on ne s’ennuie guère à l’écoute de No Fear Of Looking Down : du très AOR avec « Listen To Me » et « Where Am I », du très beau avec « Just Let It Happen » et son petit côté Asia (versant prog), de la ballade avec « A Thousand Staring Eyes », un instrumental hackettien, « Change Of The Season », avec guitares acoustiques croisées de Gary, beaux claviers et flûte de Martin (sans doute le titre qui ravira le plus les fans de prog et aussi les amoureux de Mike Oldfield). La guitare de Chandler illumine bon nombre de passages (« Seeds Of Doubt », « Abandoned »), les claviers de Orford y font sobrement écho, et la rythmique assure et enjolive (« No Fear Of Looking Down »). Cet album, comme souvent chez Jadis, aurait pu être signé Gary Chandler (ce qui a failli être le cas si l’on en croit les indications de la vidéo que nous vous proposons). Il n’en reste pas moins qu’il porte en lui tous les éléments d’un disque de Jadis, raisons pour lesquels je l’ai acquis sans hésitation.
No Fear Of Looking Down s’écoute agréablement, de bout en bout. C’est ce genre d’opus vers lequel on peut revenir sans sourciller pour en goûter le bel équilibre, comme un vin dont on aime à se souvenir de temps à autre… Bien évidemment, on apprécierait de voir le groupe tourner par chez nous, mais ça, c’est sans doute une autre histoire ! En attendant, je m’en vais écouter « Change Of The Season » puisque l’hiver s’en vient…
Henri Vaugrand
C »est un bon Jadis que ce No Fear Of Looking Down sans réelle surprise mais tellement sympa, du Jadis comme on l’aime
On n’en demande pas plus sinon d’autres albums de ce gabarit