Isbjörg – In Endings
Isbjörg
Auto-production
Chose promise, chose due, après avoir chroniqué leur EP éponyme, pris 3 dolipranes, mis mon petit cache-nez et enfilé une doudoune (voir cette chronique via ce lien), je propose de vous écrire quelques mots sur le single tout fraîchement sorti par les danois d’Isbjörg , à savoir, In Endings.
Rappelons que ce jeune groupe d’un an d’âge seulement propose un rock progressif assez burné dans lequel le piano est mis très en avant. Avant, toute chose, l’originalité de ce single est qu’il est découpé en 11 plages dont la durée varie de 6 à 46 secondes. En effet, il a été conçu pour s’écouter également en mode shuffle comme proposé sur Bandcamp. Ainsi, on peut intervertir l’ordre d’écoute des plages et avoir l’impression d’écouter une chanson différente à chaque fois bien que le thème de la mélodie soit récurrent. D’ailleurs, In Endings possède deux jaquettes : la « normale », très jolie, représentant une statuette tenant une chandelle dans ses mains et la « shuffle » qui est en fait la jaquette normale découpée en petits carrés ré-assemblés aléatoirement.
J’ai donc écouté le morceau tel qu’il est architecturé à l’origine puis en mode shuffle. Dès le début, In Endings s’appuie sur une ritournelle entêtante qui s’imprègne très facilement dans notre tête. Par rapport à leur EP précédent, Isbjörg a progressé dans la production en solidifiant la section rythmique et les riffs. Le piano est mieux intégré et les harmonies vocales plus riches ; encore que leur vocaliste Michael Juul Hagerup pourrait travailler les variations dans les tonalités et s’exercer à quelques tremoli pour donner un peu plus de charisme à son chant. Ce titre parle de la vie, de la mort et se projette sur ce qui pourrait exister après sans jamais dévier vers la théologie.
Je dois avouer que lorsqu’on le réécoute en mode shuffle, la magie opère car effectivement, les nouveaux enchaînements aléatoires des plages fonctionnent. Encore faut-il utiliser un lecteur qui ne coupe pas les enchaînements par des blancs comme le fait malheureusement celui de Bandcamp. Évidemment, je n’ai pas poussé la chose jusqu’à écouter les 121 configurations possibles. Mais ces mecs ont vraiment dû se casser le crâne pour tester tous les enchaînements et s’assurer que les transitions étaient à chaque fois correctes. Et donc, effectivement, c’est amusant, par exemple de commencer l’écoute du titre par son outro et de le terminer par l’intro, ou bien de les retrouver au hasard en plein milieu de l’écoute.
Rien que pour l’originalité de la démarche, ça mérite vraiment d’y poser une oreille attentive. De plus, la musique d’Isbjörg étant de qualité, pourquoi bouder son plaisir ?
Rudy Zotche