Coda – Rêves D’un Monde En Apnée
Coda
Autoproduction
Du post-rock mâtiné de post-prog, voilà qui donnerait envie d’aller se recoucher de suite. Heureusement, Coda ne joue pas pour les loirs. Coda se réjouit de devenir l’ami du petit déjeuner. En effet, leur musique, si elle ne saurait décemment être taxée d’originale – elle emprunte beaucoup aux codes du genre – apparaît comme assez travaillée et malaxée pour plaire aux amoureux de musiques planantes et progressives au sens littéral du terme. On pensera tour à tour au maître Mogwai, aux Helvètes de Killbody Tuning ou aux albums les moins commerciaux de Pink Floyd.
Au départ, la plus-value de Coda réside donc dans le choix d’ajouter du chant aux longues pistes instrumentales typiques du style évoqué. Las, si la pose de voix de Stephane Mougin donne le change, les textes, quant à eux, s’avèrent sans prétention aucune et frôlent parfois la naïveté comme dans « Orage mécanique ». Si on voulait être taquin, on écrirait que le programme du disque semblait déjà exposé dans le titre donné au morceau d’ouverture explicitement intitulé « Lexomil 1, Rêve 0 » (le Lexomil est un anxiolytique, au demeurant). C’est osé tout de même. Mais foin de commentaires désobligeants. Le tout tient la route : la prise de son, de bonne facture, permet à l’auditeur de se prendre au jeu de ces arrangements souvent voluptueux. Peut-être que de demander à Pierre-Yves Theurillat (ex-Galaad) ou à Arthur Teboul (Feu ! Chatterton) de rédiger des textes plus ambitieux et littérairement exigeants projetterait les compositions honnêtes du groupe de Montargis vers des cieux autrement plus brillants. Sinon, Coda prend le risque de finir en queue de peloton. Ce qui serait, avouons-le, déplacé.
Christophe Gigon
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